L'élection d'Alberta

le mardi, 15 août 1944. Dans L'expérience albertaine Aberhart

Les électeurs d'Alberta ont voté le 8 août, le même jour que ceux de la province de Québec.

Le gouvernement créditiste continue au pouvoir, plus fort que jamais.

En 1940, rouges et bleus s'étaient unis pour battre Aberhart, ils n'avaient pas réussi, malgré toute leur dépense d'argent.

Cette année, c'est la C.C.F. qui, elle aussi com­blée de fonds, a essayé de faire déguerpir le gou­vernement créditiste d'Alberta. Elle est sortie de la lutte, battue à plate couture. Le gouvernement a sa plus grosse majorité de toujours.

On nous crie sur tous les tons, dans la province de Québec :

"Le Crédit Social est une utopie. Voyez donc l'Alberta. Les électeurs ont été majestueusement trompés par le prédicant Aberhart ; ils attendent encore leur dividende !"

Il faut avouer que, si après deux termes et neuf années de pouvoir, le gouvernement créditiste d'Edmonton est encore réélu haut-la-main, c'est que les Albertains ne se considèrent point du tout comme trompés. Ils ont été handicapés par le gouvernement d'Ottawa qui est au service de la haute finance, ils le savent bien. Mais ils savent parfaitement bien aussi que les propositions du Crédit Social ne sont point une impossibilité.

Leur persévérance de neuf années, renouvelée aujourd'hui, est la meilleure preuve qu'ils sont con­vaincus de la possibilité de rapprocher les biens et les besoins en assouplissant l'argent. L'Alberta n'est pas peuplé par des fous. D'ailleurs, l'adminis­tration des "utopistes" du Crédit Social éclipse celle de toute autre province, puisque dans les au­tres provinces on change d'attelage, et qu'en Al­berta on est si satisfait.

Poster un commentaire

Vous êtes indentifier en tant qu'invité.