Semeurs d'espérance

Gilberte Côté-Mercier le mercredi, 01 décembre 1943. Dans La vie créditiste

Ils sont heureux, nos Voltigeurs du Crédit Social, de travailler pour un idéal. C'est qu'ils sont patriotes, voyez-vous, nos Canadiens français ! Ils veulent sauver leur Nouvelle-France.

Les fils de ceux qui se sont battus avec des fusils pour défendre les rives du Saint-Lau­rent ; les fils des patriotes de 37 qui ont sa­crifié leur fortune, leur famille et leur vie pour faire respecter les droits de leurs com­patriotes ; les esclaves d'aujourd'hui, qui ne seraient pas devenus esclaves s'ils n'avaient été vendus par des traîtres — ces esclaves-là lèvent la tête et partent en guerre.

La guerre des Voltigeurs se fait sans ar­mes dangereuses. Elle ressemble à la guerre que fait le Christ pour étendre son règne. Elle va à la conquête des esprits et des cœurs.

Lorsqu'un Voltigeur arpente les rues de nos villes et les rangs de nos paroisses, il re­passe bien dans sa tête le but de cette ba­taille qu'il livre : porter la lumière dans les maisons et gagner des volontés.

Et il sait, le Voltigeur, qu'il n'accomplit pas sa mission s'il quitte une maison avant d'y avoir donné une lueur de vérité à l'hom­me à qui il a parlé, et avant d'avoir décidé cet homme à poser un acte de volonté. Un acte de volonté — un tout petit, peut-être : l'a­chat d'une Île du Salut, d'un abonnement, ou la donation d'une obole pour financer la ra­dio. Acte peu considérable en soi, mais acte de charité qui rachète et qui fait que l'hom­me s'attache à l'idéal par ce don de lui-même qu'il fait.

Celui qui a donné pour une cause se retrou­vera maintenant lui-même dans la cause qu'il a aidée : c'est un lien qui le retient.

Et ils sont heureux, nos Voltigeurs, un soir de bataille ! Ils sont heureux, car ils sen­tent bien qu'ils ont distribué de la joie. Et n'est-ce pas cela le bonheur, donner de la joie aux autres ?

Et nos Voltigeurs, de la joie, ils en sèment à pleines mains. Là où ils ne trouvaient que découragement et crainte en face des gou­vernements étrangleurs, ils sèment l'espé­rance, nos Voltigeurs. Là où ils rencon­traient des hommes sans jugement parce que sans lumière, ils dirigent vers le bon sens, nos Voltigeurs. Là où ils ne voyaient que fai­blesse, apathie, ils découvrent maintenant un peu de détermination.

Nos Voltigeurs sont des formateurs d'hommes. Et pour cela, ils se forment eux-mêmes de plus en plus. Les sacrifices qu'ils font et l'idéal qui les meut sont leurs maîtres. Et la joie qu'ils répandent est leur récom­pense.

Ces Voltigeurs, ces hommes qui se forment, sont les ouvriers de l'ordre nouveau en Nouvelle-France. En les voyant à l'œuvre, dans ces batailles qu'ils répètent tous les di­manches, on a conscience d'avoir en mains le levier qu'il faut pour soulever le monde et lui redonner son aplomb.

Vivent nos Voltigeurs, qui sont les vrais patriotes du pays ! Vivent les Voltigeurs du Crédit Social et de la Nouvelle-France !

Gilberte Côté-Mercier

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