Voulez-vous le Crédit Social ?

Louis Even le dimanche, 15 juillet 1945. Dans Le Crédit Social enseigné par Louis Even

Parmi les 44,000 abonnés à Vers Demain, il y en a évidemment quelques-uns qui sont abonnés comme adversaires, pour surveiller ce qui se passe dans le mouvement. Et ils en ont par­faitement le droit.

D'autres se sont abonnés pour se débarrasser d'un solliciteur qui les importunait et ne lisent peut-être jamais le journal.

La grande majorité, cependant, ont pris l'a­bonnement après avoir écouté, avec sympathie et même avec intérêt, un exposé de la doctrine et du mouvement recommandés par Vers Demain. Et en lisant, régulièrement ou par intermitten­ces, le journal qui leur vient tous les quinze jours, un grand nombre, un très grand nombre, ont assurément appris à apprécier et désirer le régime préconisé par le Crédit Social et une politique de service des électeurs.

Êtes-vous de ceux-là ? Voulez-vous le Crédit Social ? Voulez-vous un régime où l'abondance canadienne sera au service des familles cana­diennes ? Le voulez-vous réellement ?

Oui ? Très bien. Mais que faites-vous pour avoir un régime de Crédit Social ?

Pour avoir un régime créditiste au Canada, il faut d'abord un Canada créditiste, ou bien ce serait faire violence à la population.

Un Canada créditiste, cela veut dire des Cana­diens, bien des Canadiens créditistes. Pas seule­ment vous, mais vos voisins et les voisins de vos voisins.

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Que faites-vous pour multiplier les créditistes autour de vous, dans votre rang, dans votre pa­roisse, dans votre comté ?

Vous n'êtes pas capable de parler en public, répondez-vous ? Mais, ce n'est pas nécessaire.

Quand vous apprenez une bonne nouvelle, est-ce que vous ne trouvez pas le moyen de la dire aux autres ?

Pour le Crédit Social, répliquerez-vous, je puis certainement dire à ceux que je rencontre, que je connais cela et que c'est bon ; mais je ne puis le leur expliquer pour qu'eux aussi le trouvent bon.

Soit. Mais cela non plus n'est pas nécessaire, puisque vous avez le petit journal Vers Demain, pour le faire à votre place.

Que vous reste-t-il donc à faire ? Faire entrer le journal dans les maisons.

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En page 8 de ce numéro, nous parlons des sorties de Voltigeurs en équipes, le dimanche, pour aller porter le message dans les paroisses voisines. Vous n'êtes peut-être pas, vous, capa­ble de participer à ces sorties. Mais vous pouvez quand même faire beaucoup autour de vous, dans le milieu où vous travaillez, dans les en­droits où vous rencontrez des concitoyens, dans vos rencontres personnelles avec des amis, des connaissances. Vous pouvez prendre des abon­nements sans aller bien loin.

Cela, c'est ce que nous appelons le travail du Défricheur. C'est un défrichement, faire entrer le journal dans une maison où il n'entrait pas ; c'est un défrichement créditiste. Le journal con­tinue de cultiver le terrain défriché.

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Ne dites pas que vous voulez le Crédit Social, si vous ne faites rien pour avancer le mouvement créditiste, pour faire des créditistes.

Un catholique qui ne ferait pas un acte de religion par semaine ne pourrait certainement pas se dire catholique. Le créditiste qui ne fait pas un acte pour le Crédit Social dans une semaine peut-il se dire créditiste ?

Si vous voulez vraiment le Crédit Social, dites-vous donc dès aujourd'hui :

"Oui, je le veux. Je le veux, et je vais prendre les moyens pour que ma volonté s'accomplisse. Je vais multiplier les créditistes, en multipliant les abonnés. Tout de suite, ma décision est prise. Je vais abonner une personne par semaine. Je parle à plusieurs personnes chaque semaine, je puis bien en abonner au moins une. En tout cas, je m'engage à cela : un abonnement par semai­ne. À commencer cette semaine. Et je n'y man­querai pas. Si j'y manque, si je passe une semaine sans lever mon abonnement, le dernier jour de la semaine, je vais plutôt en payer un de ma poche que de laisser la semaine finir sans envoyer un abonnement à Vers Demain."

Si vous prenez cette décision, et si vous la tenez, vous pourrez dire en toute sécurité et vérité que vous voulez le Crédit Social et que vous prenez le moyen pour que votre volonté s'accomplisse. Vous ferez votre part pour qu'elle s'accomplisse le plus tôt possible.

Sur les 44,000 abonnés actuels à Vers Demain, combien vont prendre cette décision tout de suite, et commencer tout de suite à la tenir ?

Vouloir, ce n'est pas seulement admirer. Ce n'est pas seulement désirer. C'est aller jusqu'à prendre les moyens pour obtenir l'objet désiré.

Combien veulent ?

Louis Even

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