À quoi bon les pressions ?

le mardi, 01 janvier 1946. Dans La politique

À un correspondant qui remarque que les pres­sions exercées jusqu'ici par l'Union Créditiste des Électeurs n'ont pas encore réussi à faire bouger les politiciens, M. Jean Grenier, secrétaire de l'Insti­tut d'Action Politique, répond :

"Il est vrai que nos pressions n'ont pas toute la force et tout l'effet que nous désirerions, et qu'elles auront sans doute dans quelque temps si nous les amplifions.

"Il y a à peine un an que nous nous sommes lancés pour de bon dans la politique de pression. Nous n'avons pas obtenu tout ce que nous deman­dons, de beaucoup s'en faut. Mais, si nous regar­dons le chemin parcouru dans ces douze mois, il faut avouer que les résultats sont encourageants.

"Avec une union d'électeurs naissante, nous avons réussi à faire parler du Crédit Social au par­lement de Québec sans y avoir un seul député cré­ditiste. Puis ce sont les pressions des créditistes de la Beauce qui ont forcé Édouard Lacroix de dé­missionner. Les pressions des créditistes de Mont­réal ont retardé le régisseur du Logement de plus de six mois. Ce sont également nos pressions qui ont amené M. Liguori Lacombe à inscrire au feuil­leton sa motion contre les contrôles et pour l'am­nistie. Dans plusieurs localités, des pressions con­duites par les créditistes ont obtenu des choses du conseil municipal. Sous les pressions des créditis­tes, plusieurs conseils municipaux ont voté une résolution pour demander au gouvernement pro­vincial l'établissement de Maisons du Trésor...

"C'est un fameux éveil chez un peuple habitué, depuis cent ans, à se laisser mener par le bout du nez et à se laisser tondre sans la moindre plainte.

"Vous avez bien raison de désirer des pressions plus fortes, et c'est à chacun de nous, créditistes, à travailler à les grossir, en entraînant plus de monde, même des non-créditistes, à se joindre à nous pour demander des choses qui sont pour le bien de tous."

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