À un correspondant qui remarque que les pressions exercées jusqu'ici par l'Union Créditiste des Électeurs n'ont pas encore réussi à faire bouger les politiciens, M. Jean Grenier, secrétaire de l'Institut d'Action Politique, répond :
"Il est vrai que nos pressions n'ont pas toute la force et tout l'effet que nous désirerions, et qu'elles auront sans doute dans quelque temps si nous les amplifions.
"Il y a à peine un an que nous nous sommes lancés pour de bon dans la politique de pression. Nous n'avons pas obtenu tout ce que nous demandons, de beaucoup s'en faut. Mais, si nous regardons le chemin parcouru dans ces douze mois, il faut avouer que les résultats sont encourageants.
"Avec une union d'électeurs naissante, nous avons réussi à faire parler du Crédit Social au parlement de Québec sans y avoir un seul député créditiste. Puis ce sont les pressions des créditistes de la Beauce qui ont forcé Édouard Lacroix de démissionner. Les pressions des créditistes de Montréal ont retardé le régisseur du Logement de plus de six mois. Ce sont également nos pressions qui ont amené M. Liguori Lacombe à inscrire au feuilleton sa motion contre les contrôles et pour l'amnistie. Dans plusieurs localités, des pressions conduites par les créditistes ont obtenu des choses du conseil municipal. Sous les pressions des créditistes, plusieurs conseils municipaux ont voté une résolution pour demander au gouvernement provincial l'établissement de Maisons du Trésor...
"C'est un fameux éveil chez un peuple habitué, depuis cent ans, à se laisser mener par le bout du nez et à se laisser tondre sans la moindre plainte.
"Vous avez bien raison de désirer des pressions plus fortes, et c'est à chacun de nous, créditistes, à travailler à les grossir, en entraînant plus de monde, même des non-créditistes, à se joindre à nous pour demander des choses qui sont pour le bien de tous."