Cette assermentation

le samedi, 01 décembre 1945. Dans La politique

Les hurleurs de l'Union Nationale et leurs feuil­les s'en prennent aux créditistes, parce que les re­présentants de M. Grégoire dans les polls deman­daient l'assermentation à peu près de chaque élec­teur qui venait pour voter le 21 novembre.

Dans plusieurs polls, c'est uniquement à cause de cela que les représentants de M. Grégoire furent illégalement mis à la porte du bureau de votation.

L'article 239 de la Loi électorale autorise n'im­porte quel représentant à exiger le serment sous l'une ou l'autre des formules prévues par la loi. Le même article oblige, le scrutateur à assermenter le votant, sur demande de l'un ou l'autre des re­présentants, avant de lui donner un bulletin de vote.

Nombre de scrutateurs n'ont point obéi à ce point de la loi, pourtant faite par le gouvernement de l'Union Nationale. Ils ont, au contraire, à la demande d'avocats bruyants de l'Union Nationa­le, mis nos hommes à la porte.

On a accusé les créditistes de vouloir ainsi faire obstruction et rendre impossible le vote de tous les électeurs dans le laps de temps alloué. C'est faux.

Notre intention n'était point du tout de bloquer le vote, mais de dépister et empêcher de voter ceux qui avaient vendu leur vote et qui n'étaient tout de même pas prêts à se parjurer.

Quant à la possibilité de bloquer le vote par le temps pris pour l'assermentation, les faits démon­trent le contraire. Nous pouvons citer des polls où chaque électeur a été assermenté et tout le monde a eu le temps de voter. Tel, par exemple, ce poll de Saint-Joseph, où 274 électeurs se sont présentés et où 274 ont été assermentés. Il restait du temps pour un plus grand nombre. Pourtant, dans ce même poll, des avocats de l'Union Nationale ont fait perdre une grasse demi-heure en vaines argu­mentations.

En tout cas, c'est au président d'élection à faire ses divisions de votes, pour que tous puissent vo­ter, même si les représentants des candidats se prévalent des dispositions de la loi.

Certains journaux disent, d'un air scandalisé, que les créditistes assermentaient tous les élec­teurs, même les curés et les vicaires.

Nous trouvons bien d'abord un peu étrange que ces politiciens ne s'intéressent si chaleureuse­ment aux vicaires, aux curés, aux évêques, voire même à Son Éminence, qu'en temps d'élection.

Les dénigreurs sont invités à nous dire :

    1. Combien la Beauce compte de curés et de vicaires ;

    2. Combien sur ce nombre ont été assermentés (et nous regretterions chaque cas, s'il y en a eu) ;

    3. Les noms de ces curés et vicaires assermentés.

Mais ce sont toujours ceux qui dévorent les au­tres qui accusent les victimes, lorsque ces victimes ne se laissent pas égorger sans crier. La fable du Loup et de l'Agneau est encore d'actualité.

Au lieu de blâmer les créditistes, qui s'en tenaient à la loi, qu'on nous parle donc du président d'élection et de ses scrutateurs, qui n'ont pas accompli leur devoir, qui se sont moqués de 1eur propre serment (Formule 38, page 179 de la électorale). Puis, qu'on nous parle donc des voyous endimanchés, députés ou avocats, qui poussaient les scrutateurs à manquer à la loi.

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