M. J.-A. Dion, député fédéral de Lac St-Jean-Roberval, ne put assister à l'assemblée des électeurs tenue à Métabetchouan le 12 août, à cause d'engagements antérieurs, dit-il. Il ajoute :
"Je crois qu'il n'est pas nécessaire de recommencer toute une campagne et de faire actuellement une agitation inutile. Le temps n'est plus à la discussion, mais au travail."
C'est de l'agitation inutile que demander au député de réclamer la démobilisation et l'amnistie !
Nous serions heureux de pouvoir proclamer qu'il n'y a plus de chasse aux conscrits dans le comté de Roberval-Lac St-Jean. Mais puisqu'il y en a encore, puisqu'il y a encore des jeunes gens de ce comté qui perdent leur temps dans les camps militaires, les électeurs peuvent renvoyer la phrase à leur député :
"Le temps est au travail, monsieur le député. Qu'est-ce que vous faites donc ? Rien n'est changé depuis que vous êtes élu. Les rationnements sont toujours là ; la conscription est toujours là ; le régime de guerre est toujours là. Bougez, monsieur le député, le temps est à l'action. Quelle action avez-vous faite à Ottawa depuis le commencement de la session ? Si nous nous agitons, c'est parce que vous ne vous agitez pas du tout vous-même."
Le 11 septembre, M. Maurice Lalonde, député fédéral de Labelle, recevait une délégation de son comté pour lui demander de réclamer la fin des contrôles, la démobilisation, l'amnistie, le rappel de la loi de conscription et une finance au service des faits.
L'accueil fut très courtois. Le député se dit favorable à l'abolition des contrôles, à la démobilisation et à l'amnistie. Il ajoute toutefois qu'il croit cette dernière d'application difficile pour le moment.
Pour la conscription il dit que c'est une loi de guerre et qu'elle tombe d'elle-même avec la fin de la guerre.
Sur la question de la finance, M. Lalonde ne se prononce pas. Il devrait pourtant se rappeler la période d'avant-guerre. On en a souffert dans son comté.
Si M. Lalonde est contre les contrôles, il devra s'opposer au bill 15 qui veut les prolonger. Ses électeurs sont priés de surveiller son attitude.
Si la conscription tombe d'elle-même avec la fin de la guerre, pourquoi donc garde-t-on les conscrits dans les camps ? En vertu de quelle loi, si la loi de conscription n'existe plus ? Et pourquoi continue-t-on de rechercher les délinquants ? La guerre n'est-elle pas finie, M. Lalonde ?