L'intervention de M. Grégoire

le mardi, 01 janvier 1946. Dans La politique

A l'appel nominal de St-Georges, le 14 novem­bre, lorsque l'Hon. Wilfrid Hamel, orateur libéral, voulut parler, il fut interrompu par des fredon­nements et des cris dans l'aile occupée par les par­tisans de l'Union Nationale.

Par politesse, M. Grégoire, avec la permission du président, pria les auditeurs d'écouter tran­quillement M. Hamel, comme tous les orateurs, chacun étant libre de garder ses propres opinions et de donner ou refuser ses applaudissements.

Le Temps en conclut que M. Grégoire avait par­tie liée avec les Libéraux.

M. Grégoire est simplement intervenu parce que M. Poulin, qui aurait dû le faire, préférait jouir de ces interruptions organisées par un groupe de débardeurs à la solde de l'Union Nationale.

Le Temps le sait bien. Mais une bête puante peut-elle trouver mieux à faire que d'arroser ses adversaires de son "parfum" ?


Le chapeau et le voleur

Le Temps de l'Union Nationale s'en prend à l'habitude qu'ont les créditistes de passer le cha­peau à la fin de leurs assemblées, même en temps de campagne électorale.

Les créditistes, en effet, passent le chapeau pour financer leur mouvement et leurs campagnes élec­torales — et les gens qui mettent leurs sous dans le chapeau savent pourquoi.

Nous comprenons que les partis politiques n'ont pas besoin de passer le chapeau. Avec les deux mains dans les poches des contribuables, lorsqu'ils sont au gouvernement, pour payer les prix gon­flés aux contracteurs qui alimentent les caisses électorales, ils peuvent certainement se passer de quêter.

Sur ce point, partis politiques et voleurs peuvent rire ensemble de la méthode des créditistes. Un voleur ne tend jamais le chapeau.


Dix ans en retard

Après dix ans, le journal de l'Union Nationale s'aperçoit qu'il existe un mouvement créditiste et une doctrine du Crédit Social.

Dans son numéro du 21 décembre, Le Temps ergote sur la "monétisation" de la production na­tionale, pour dire qu'elle ne suffira pas à écouler tous les produits.

Il y a longtemps que les créditistes expliquent à qui veut les entendre qu'il ne suffit pas de mon­nayer la production, mais qu'il faut aussi distri­buer aux consommateurs qui en ont besoin les ti­tres à la production.

La guerre n'a pas encore démontré au Temps que, lorsque l'argent est là, la production marche et s'écoule. Elle s'écoule tellement que, si l'argent vient plus vite que les produits, le gouvernement est obligé d'instituer des coupons pour empêcher l'argent de faire son œuvre.

Que la réforme du mécanisme monétaire ne suf­fise pas pour mettre un pays en ordre, les créditis­tes sont les premiers à le savoir et à se conduire en conséquence. Il y a toujours bien un peu d'ordre à mettre aussi dans les mœurs politiques. L'élection de la Beauce l'a plus que démontré, et la participa­tion des créditistes à cette élection, et à d'autres, est une preuve qu'ils comprennent le besoin d'autre chose qu'une réforme monétaire.

À lire les derniers numéros du Temps, on est à se demander si ce sont les créditistes qui ont gagné l'élection et l'Union Nationale qui l'a perdue. Le Temps digère très mal depuis le 21 novembre.


Bien apprêté pour régner

Le président des États-Unis, M. Truman, a été récemment reçu au 36e et suprême degré de la franc-maçonnerie.

Une des fonctions de la franc-maçonnerie est de trier les hommes auxquels il sera permis de monter dans la politique.


Deux manières opposées

La manière du politicien de parti :

Dominer les autres, pour se servir soi-même. La manière du créditiste :

Se dominer soi-même, pour servir les autres.

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