Résumant un discours du premier-ministre Godbout, en décembre, L'Action Catholique disait en terminant :
"Le premier-ministre a profité de la circonstance pour dire un mot des pensions de vieillesse et autres. Il a déclaré que nous subissons cette forme d'assistance, mais comme un demi-mal seulement. Ce sont des mesures sociales que nous a apportées la crise : Elles ont contribué à désintégrer la famille. Autrefois les enfants se faisaient un point d'orgueil de prendre soin de leurs parents dans toutes les circonstances de la vie. C'est un mal que disparaisse la nécessité de voir au bien-être de tous les membres de la famille."
La nécesité de voir au bien-être de tous les membres de la famille n'est point disparue. Mais ce ne sont pas les pensions de vieillesse qui désintègrent la famille. Bien au contraire : elles aident la famille à mieux prendre soin des parents âgés. Vaudrait-il mieux, pour l'intégrité de la famille, que les enfants et les vieux eux-mêmes se dispersent pour aller gagner l'argent nécessaire aujourd'hui pour vivre ?
Sont-ce les mesures sociales imposées par la crise qui contribuent à désintégrer la famille, ou n'est-ce pas plutôt l'action des maîtres de l'argent et du crédit en causant la crise elle-même ? Rien à reprocher à ces gens-là ? On sacrifiera les vieux auparavant !