M. Robert Bernard, député provincial du comté de Drummond, répond poliment à une de ses électrices :
Chère Madame,
En réponse à votre lettre du 20 janvier, je tiens à vous faire savoir que mon attitude à la Chambre sera dictée par les recommandations des partisans de l'Union Nationale et non pas par les partisans du Crédit Social qui m'ont fait la lutte.
Et il signe : Député de l'Union Nationale pour Drummond.
Ainsi, M. Bernard ne représente que les électeurs de l'Union Nationale de son comté. Les autres n'ont pas de député. Dans ce cas, les autres électeurs du comté de Drummond ne devraient pas payer de taxes provinciales, et M. Bernard ne devrait toucher de son indemnité parlementaire que la fraction correspondant au nombre de voix qu'il a reçues par rapport au total des électeurs inscrits.
Avec cette conception de la représentation, on aurait un pays de factions. C'est aux antipodes d'une union nationale.
Voyez-vous Duplessis déclarer que sa politique ne sera guidée que par le bien des électeurs Union-Nationale et demander quand même les taxes de tout le monde!
Heureusement qu'il y a d'autres têtes, moins ratatinées que celle de M. Bernard, à l'administration de la province.