L'autonomie ? Non, le patronage !

le samedi, 15 décembre 1945. Dans Élections

Les journaux de l'Union Nationale essaient de faire croire que les électeurs de la Beauce ont voté pour M. Poulin afin d'aider Duplessis dans sa lutte pour l'autonomie provinciale.

L'autonomie provinciale est un beau cheval de bataille, et nous sommes les premiers à la revendi­quer. Mais c'est ignorer complètement les faits — à dessein d'ailleurs — que vouloir attribuer le vote Poulin au souci de l'autonomie provinciale.

Les électeurs de la Beauce ont voté pour le pa­tronage, pour les octrois, pour les piastres du Tré­sor public, pas pour autre chose.

M. Poulin lui-même en a fait son mot d'ordre du début à la fin de la campagne : "Il faut faire de cette élection une question d'affaires". Et il ex­pliquait sa question d'affaires : Si vous voulez des octrois pour le comté, votez pour le candidat du gouvernement et non pas pour un homme de l'op­position.

Conséquent avec lui-même, il étalait dans ses discours les chiffres des sommes obtenues pour la Beauce depuis un an qu'il avait le patronage en mains.

Toujours conséquent avec lui-même, il faisait proclamer les sommes qu'il obtiendrait pour les places de la Beauce, l'une après l'autre. Ainsi à Ste-Marie : $6,000 pour une salle paroissiale, $3,000 pour des terrains de jeux. À quoi Charles Lacroix, le frère d'Édouard, lié pour cette élection à l'Union Nationale, ajoutait : $1,700 pour des œuvres paroissiales.

C'était crié à pleines rues de Ste-Marie par le haut-parleur de l'Union Nationale.

La même chose ailleurs. Tous les Beaucerons le savent bien.

La victoire de l'Union Nationale dans la Beauce a été achetée et payée avec les deniers et les pro­messes de deniers de la province. L'Union Natio­nale ne peut pas échapper à ce jugement-là. Qu'elle garde sa victoire, mais qu'elle en garde aussi la crotte !

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