L'après-midi du jour du vote, M. Grégoire décida d'aller lui-même dans deux polls de Vallée-Jonction, l'un après l'autre, pour essayer d'y rétablir ses représentants. Il agit lui-même comme présentant, demandant tranquillement le serment à un électeur, puis à un autre, comme la loi autorise.
Deux députés, Bellemare et Côté, l'y suivirent. Lorsqu'un électeur se présentait, Bellemare et Côté faisaient des discours, essayant de ridiculiser Grégoire. Le scrutateur, au lieu de maintenir l'ordre, écoutait les gueulards de l'Union Nationale.
Le scrutateur d'un de ces polls initialait plusieurs bulletins à l'avance, contrairement à la loi. Lorsque M. Grégoire en fit la remarque, le hurleur de Champlain hurla.
Bellemare, la tête partie, les bras en l'air, menaçait, frappait à coups de poing sur la table et sur la boîte de scrutin. Finalement, il donnait au scrutateur ordre de chasser M. Grégoire.
M. Grégoire refusant de sortir sur des ordres injustes et déclarant qu'il ne céderait qu'à la force, un constable dut le prendre par le bras pour le mettre dehors comme un criminel.
Quand on voit de près la manière dont se font les élections, on peut douter de la légitimité du gouvernement. Au lieu d'un gouvernement légitime, on a des usurpateurs au pouvoir. Comment peut-on les respecter et leur obéir ?