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45,741

le samedi, 15 septembre 1945. Dans La vie créditiste

Aujourd'hui, 5 septembre 1945, le journal VERS DEMAIN compte 45,741 abonnés en règle.

Aucun périodique politique n'a jamais atteint ce chiffre dans la province de Québec. Nous ne par­lons pas évidemment des quotidiens qui, liés ou non à un parti politique, sont surtout des journaux à nouvelles du jour et qui sont surtout lus à cause de cela. Nous parlons de périodiques d'idées, stric­tement, dans le domaine politique.

Ni les organes de l'Action Libérale Nationale, ni celui du Bloc Populaire, ni ceux d'aucun autre groupe analogue, n'ont jamais approché ce niveau, même de loin.

Disons-nous cela pour nous enorgueillir, pour nous glorifier ? Non. Nous le proclamons pour dé­montrer que l'idée créditiste occupe une place im­portante dans le Canada français. Nous le procla­mons aussi pour démontrer que la manière adop­tée par le mouvement créditiste, pour diffuser sa doctrine, n'est point si maladroite que certains se plaisent à le dire.

Notre journal refuse toute annonce commercia­le, si payante puisse-t-elle être pour un journal de notre circulation. C'est parce que nous honorons trop nos lecteurs pour croire qu'ils ont besoin de savoir où s'approvisionner. Nous nous respectons trop nous-mêmes, aussi, pour nous faire les porte-voix de gens qui vivent pour grossir leurs profits.

Notre journal ne paie aucune commission à ceux qui lui trouvent des abonnés. C'est encore une nouveauté ; mais le Crédit Social n'a pas peur de la nouveauté.

VERS DEMAIN a cru qu'il y avait dans la phi­losophie et la doctrine du Crédit Social une force assez dynamique pour lever des dévouements gra­tuits. Et il ne s'est pas trompé.

45,741 abonnés. C'est l'œuvre de nos Défri­cheurs et de nos Voltigeurs. Ce sont eux surtout, qui, sans un sou de récompense matérielle, par pur désir de faire connaître à d'autres une lumière qu'ils ont appris à apprécier, consacrent des heu­res et parfois des journées de leurs loisirs à faire ce que d'autres font pour l'argent.

Au Congrès de l'an dernier, notre abonnement en règle était un peu en-dessous de 30,000. C'est donc un gain d'un gros 50 pour cent dans l'année. La courbe ascendante, continuée à ce rythme, nous mènerait à près de 70,000 dans une autre année.

Ce n'est pas impossible avec un public d'au moins 500,000 familles lisant le français. Et nos Défricheurs et autres membres de l'Institut d'Ac­tion Politique visent un niveau même plus élevé.

Les obstacles ne manqueront pas. Mais il n'en a pas manqué non plus dans l'année écoulée. Deux élections ont accaparé et fatigué momentanément bien des actifs. Pourtant on a passé de 30,000 à près de 46,000 ; le nombre grossi d'abonnés de­vrait naturellement grossir le nombre de ceux qui vont se faire propagandistes.

Nous le disons ailleurs, et nous ne saurions trop le répéter : VERS DEMAIN est l'âme de notre mou­vement. C'est la lumière qui éclaire, le foyer qui réchauffe, le guide qui oriente. C'est aussi à peu près l'unique source de revenus pour financer l'or­ganisation. C'est encore — et c'est ici que le nom­bre est important — c'est la force qui impression­ne les hommes publics et donne du poids, en mê­me temps que de la publicité, aux pressions exer­cées par l'Union Créditiste des Électeurs.

L. E.


Favori du vote

Écrivant dans The Patriot, le colonel Walter Palin rapporte ce qui suit :

Dans une famille, le père et la mère discutent du résultat de l'élection générale récemment tenue en Angleterre. La plus jeune de leur fillettes re­marque soudain : "Il y a près de deux mille ans, il y eut aussi une élection ; les principaux candidats étaient Jésus de Nazareth et le bandit Barrabas ; le peuple vota pour Barrabas, et on l'a toujours eu depuis ce temps-là."


Les forces créditistes

Quelques politiciens et quelques journaux, sys­tématiquement opposés au Crédit Social, essaient de se consoler et de consoler leurs fidèles en disant que le Crédit Social est à la baisse, qu'il n'a aucu­ne chance de mordre ailleurs qu'en Alberta, que c'est une production purement albertaine, inacclimatable ailleurs.

Un journal de Saskatchewan ayant repris cette même réflexion, voici, en partie, comment y ré­pond le Canadian Social Crediter du 9 août :

Plus étrange qu'une fiction

"En 1934, combien de Canadiens se disaient créditistes ? Un nombre pas très considérable en Alberta, et pratiquement personne en dehors de cette province. Probablement que, dans la pro­vince de Québec, on n'en comptait pas une demi-douzaine.

"L'histoire de la croissance du mouvement cré­ditiste au Canada est plus étrange qu'une fiction. Regardez autour de vous ; voyez ces gens qui, il y a une décade, étaient des rouges ou des bleus endurcis, et qui, aujourd'hui, ont laissé de côté toutes ces vieilles couleurs politiques pour se met­tre sous la bannière du Crédit Social. Vous en trouverez dans toutes les classes de la société, dans les cités, dans les villes, dans les villages, dans les campagnes, dans les mines, dans les chantiers forestiers, sur les lots de colonisation.

"Un écrivain célèbre du Canada, Stephen Lea­cock, a exploré la doctrine créditiste, afin, sans doute, de savoir de quoi il s'agissait avant de con­damner. Après quoi il écrit : "Le Crédit Social, comme nom, est chez nous pour y demeurer. C'est un nom honorable."

"Un homme d'affaires des États-Unis écrit régu­lièrement à ce journal (Canadian Social Crediter) et, à chaque fois, vante notre cause : "Je suis dans les affaires de placements aux États-Unis, mais je ne connaissais rien de mieux. Si j'ai travaillé à promouvoir une succursale du monopole financier, c'est parce que je devais gagner mon pain. Je suis créditiste de part en part !"

De 1935 à 1945

"Pour Ceux qui ne jugent que d'après le baro­mètre électoral, qu'ils voient donc les faits même dans ce domaine restreint..

"En 1935, combien de candidats créditistes dans l'arène en dehors de l'Alberta ? En 1945, il y en a eu près de 100 dans tout le Canada. Lors de la prochaine élection générale, il y en aura sans dou­te dans tous les comtés.

"Jamais, jusqu'ici, une autre province que l'Al­berta n'a songé à présenter un panneau complet de candidats créditistes. La Colombie-Britanni­que compte bien le faire à l'élection provinciale qui s'en vient.

"À l'autre bout du Canada, la province de Qué­bec possède probablement la plus puissante orga­nisation créditiste au monde. Débutant avec moins d'une douzaine de membres, elle compte aujour­d'hui plusieurs centaines de mille créditistes après quelques années. Considérez seulement le fait que son organe, Vers Demain, recrute parfois une mo­yenne de 1,000 abonnés par semaine, et vous juge­rez de ce que les créditistes de Québec peuvent être dans deux ou trois autres années.

"L'Ontario, longtemps appelée la province "die­ hard" (la dure à cuire) en fait de Crédit Social, promet soudainement de prendre le devant sur le reste du Canada. Nombre de personnes influ­entes de cette province ont joint les rangs du Cré­dit Social depuis un an et leur campagne en est une d'action.

"Le Manitoba progresse. Les 10,000 électeurs qui y donnèrent leur vote au Crédit Social le 11 juin dernier vont agir comme fer de lance dans une vaste campagne pour couvrir toute la pro­vince.

"La Saskatchewan est parsemée de groupes cré­ditistes, qui s'étendent constamment et délibéré­ment.

Action continuelle

"Les créditistes ont appris que l'action politique ne commence pas et ne s'arrête pas avec une élec­tion. Elle est continuelle et s'effectue tous les jours de l'année. Les créditistes font pression sur les gouvernements, quels qu'ils soient. Mais ils sont bien décidés, tant que les députés en fonction n'accompliront pas les désirs de leurs électeurs, à lutter jusqu'à ce qu'on ait dans les parlements des représentants qui le fassent.

"De l'expérience des campagnes électorales aux­quelles ils ont pris part, les créditistes ont appris à ne jamais accepter une défaite comme définitive. Ils ont appris que le temps de lutter pour la pro­chaine élection commence le lendemain de la der­nière.

"Le progrès du Crédit Social a pu être lent au commencement — c'était si nouveau et si diffé­rent ! — mais aujourd'hui le Crédit Social peut faire boule de neige, si seulement chacun des cen­taines de mille créditistes de tout le Canada veut continuer à faire sa petite part."

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