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Colonisation en Alberta

le mercredi, 15 août 1945. Dans L'expérience albertaine Aberhart

Pour tout pays ou toute province, l'agrandis­sement du patrimoine agricole par la colonisa­tion en terre neuve est de première importance. Notre gouvernement de Québec a voté un budget généreux à cette fin à la dernière session.

Il ne suffit cependant pas de voter de l'argent pour la colonisation, mais il faut aussi prendre les moyens pour que les colons ne soient pas re­butés devant des travaux par trop pénibles, avant de retirer des revenus de leur terre.

La colonisation ne peut plus être aujourd'hui ce qu'elle était il y a deux cents ans. D'ailleurs, les conditions ne sont plus les mêmes. On est dans un monde de spécialisation, de division du travail, de commerce par l'argent au lieu du sim­ple troc, et dans un monde de taxes et d'obliga­tions financières de toutes sortes. Un colon d'au­jourd'hui peut fournir autant d'efforts que son ancêtres d'il y a cinq ou six générations, et cepen­dant mourir plus pauvre que son ancêtre et lais­ser une ferme hypothéquée là où l'ancêtre lais­sait des titres clairs.

Puis, quel sens y a-t-il à obliger aujourd'hui des hommes à défricher, à bras, ou avec des che­vaux exténués, alors qu'on trouve des machines puissantes et perfectionnées, sans compter, pour la guerre ou pour les industries d'exportation ?

L'Alberta, avec son esprit progressif, l'a com­pris.

À sa dernière session, l'Assemblée Législative, composée presque entièrement de députés crédi­tistes, adoptait une loi pour ouvrir 100,000 acres de terre neuve et les mettre à la disposition des colons.

Le colon n'aura pas à bûcher ni à essoucher. Tout ce travail est confié à une compagnie mu­nie de l'équipement mécanique le plus moderne pour ce genre d'ouvrage. C'est la compagnie des Hartmans.

Les Hartmans préparent le terrain pour le ren­dre facilement cultivable. Le terrain est alors offert par le gouvernement à des colons.

Comment la compagnie est-elle rétribuée ? Par des contrats à gros prix, pour attirer des cadeaux à la caisse électorale ? Pas du tout. Le paiement est tout à fait dans l'esprit créditiste :

Pendant les sept premières années, le colon re­met au gouvernement, en retour de ce sol prépa­ré, le tiers de ses récoltes, soit 33⅓ pour cent : 30 pour cent vont aux Hartmans pour les dé­dommager, 3⅓ pour cent sont la propriété du gouvernement. Le gouvernement emploie les 4/5 de sa part en aide à la municipalité et au district scolaire ; la toute petite partie qui reste couvre les frais d'administration.

Si aucun colon ne s'établit sur la terre prépa­rée, la terre demeure propriété de la Couronne, mais les Hartmans l'exploitent eux-mêmes pour récupérer leurs frais.

Quant au colon qui s'établit sur des terres ain­si ouvertes, il garde les deux tiers de ses récoltes et est exempt de taxes pendant les sept années de l'accord. Après quoi, il est considéré comme un fermier ordinaire et reçoit le titre clair de sa fer­me.

Pour la compagnie, si le rendement des récol­tes a été faible et si les frais de cassage ont été particulièrement élevés, elle peut se trouver en déficit au bout des sept années. Dans ce cas, elle soumet au gouvernement la comptabilité exacte de ses dépenses et de ses recettes, et le gouverne­ment lui rembourse le déficit, mais à condition que les dépenses ne dépassent pas $14 l'acre : c'est le plafond de la responsabilité gouverne­mentale.

Tout le monde sait bien qu'un colon, laissé à ses propres moyens, ne peut jamais défricher un acre de forêt ou de brousse à aussi bon marché. Quel homme consentirait, pour $14, à défricher, pour un, autre, un acre de terre dont il n'aurait même pas la propriété après cela ? Personne, évidemment. Les Hartmans peuvent le faire parce qu'ils ont de la machinerie moderne à cette fin, et parce que la grande surface, 100,000 acres, justifie l'achat de cette machinerie. C'est l'équivalent de 1,000 de nos grandes fermes, une bonne demi-douzaine de paroisses.

Voilà de la colonisation motorisée, la seule qui convienne à un siècle de machine et de progrès. L'Alberta créditiste donne encore l'exemple. 

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