Certains amis nous demandent pourquoi nous ne prenons pas d'annonces commerciales pour notre journal. Les annonces pour une circulation élevée comme celle de Vers Demain sont payantes et aideraient à financer l'organisation.
Il y a certainement de bonnes raisons à l'appui d'un service d'annonces, et nous ne blâmerons pas certains journaux créditistes, comme le Canadien Social Crediter, d'accepter des annonces payées.
Mais il y a aussi des inconvénients. Les annonces prennent la place de la lecture ; pour compenser, si l'on ne veut pas priver le lecteur, il faut ajouter des pages, ce qui augmente les frais et fait perdre une bonne partie des bénéfices de l'annonce. Puis il faut toute une organisation pour solliciter les annonces et suivre la comptabilité.
Nous préférons donner ce temps et ces énergies ù propager l'idée créditiste et à monter l'Institut d'Action Politique et l'Union Créditiste des Électeurs. Il est difficile de pousser à la fois l'éducation et le commerce.
Nous trouvons plus profitable, pour la cause, un journal de 45,000 abonnés sans annonces qu'un journal de 15,000 abonnés avec annonces.
Puis, les annonces lient toujours plus ou moins. Si l'on s'en tient aux annonces de maisons modestes dont l'influence n'est pas à craindre, le revenu de l'annonce ne vaut pas le travail d'organisation qu'elle exige. Si l'on admet les annonces de grosses maisons, plus payantes, il devient difficile d'échapper à leur influence ; et leur propre influence n'est pas sans se ressentir de l'influence des institutions qui les financent.
Jusqu'ici, Vers Demain a vécu et progressé sans annonces, ce qui lui a gardé sa pleine liberté. La moindre égratignure à cette liberté nous coûterait beaucoup. Nous ne croyons donc pas qu'il y ait lieu de changer de ligne de conduite.
Les annonces cherchent les porte-feuilles. Les idées cherchent les esprits. Nous avons opté pour les secondes.
Puis, le journal Vers Demain existe pour ses lecteurs. Ses lecteurs n'ont pas pris leur abonnement pour apprendre les nouvelles du jour, ni pour chercher où acheter les marchandises dont ils ont besoin. Tout cela leur est servi et sur-servi à souhait dans les quotidiens, dans les hebdomadaires de calibre ordinaire, dans les catalogues de maisons de commerce.
Vers Demain a un autre but, un but bien spécifié, et ce but a de quoi occuper Vers Demain jusqu'à la dernière ligne de sa dernière page.