Le "Tous et chacun" est dans l'objectif du Crédit Social. Lorsque les créditistes réclament le minimum vital, ce n'est pas pour quelques-uns seulement, ni pour une classe, ni pour eux-mêmes, mais pour tous et chacun des membres de la société. Le dividende, pour tous et chacun des citoyens.
C'est pourquoi les créditistes chérissent tant la parole de Pie XI :
"L'organisme économique et social sera bon et sainement constitué alors seulement qu'il procurera à TOUS et à CHACUN de ses membres une part des biens que les ressources de la nature et de l'industrie, ainsi qu'une organisation vraiment sociale de la vie économique, permettent de leur procurer".
Mais ce "tous et chacun", les créditistes ne l'ont pas rien que dans leur objectif, ils l'ont aussi transporté dans leurs méthodes d'action.
C'est juste. Si l'on veut que chaque personne soit maintenue dans ses droits, il faut que chaque personne soit alerte pour réclamer le maintien de ses droits.
Dans l'Église, le tous et chacun est à la fois dans l'objectif et dans les moyens. l'Église est instituée pour faciliter le salut éternel de tous et de chacun de ses membres. Mais il reste à tous et à chacun de ses membres de faire sa part. Et, dans son organisation, l'Église donne à tous et à chacun de ses ministres une fonction à remplir pour promouvoir l'œuvre commune, qui profite à tous et à chacun des fidèles.
De même chez les créditistes.
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Avez-vous remarqué la différence entre notre organisation et celles des autres organismes ?
Prenez un exemple quelconque : la Ligue des Propriétaires. C'est une organisation de propriétaires pour défendre leurs intérêts communs. Comme dans tous les autres organismes similaires, les membres y élisent un président, un vice-président ; ils ont leur secrétaire, leur trésorier, leur corps de directeurs.
Lorsqu'il y a une action à prendre, ils se réunissent. Des orateurs expliquent le cas en question. Puis quelqu'un soumet une résolution, préparée d'avance par deux ou trois directeurs. On la discute ; on l'accepte telle quelle, ou on l'amende, puis on la vote. Il peut aussi y avoir quelque résolution ou motions connexes soumises par des membres, et acceptées, amendées ou rejetées.
Après, on se disperse, et on attend.
Tout cela est bien, en ce sens que c'est mieux qui rien, et en ce sens aussi que la résolution collective d'un corps organisé et reconnu ne manque pas d'un certain poids.
Mais il y a mieux. Et le mieux, vous le trouvez dans l'organisation créditiste.
Chez les créditistes, on fait aussi des choses en groupe ; on se réunit, on expose des questions, on adopte même des résolutions pour transmettre aux députés ou à d'autres personnages responsables.
Mais on ne se contente pas de ce geste du groupe. On demande à chaque membre, individuellement, de faire une action personnelle dans le même sens. Chaque membre sort avec son propre programme : des contacts à multiplier, des petites assemblées à tenir, des renseignements à diffuser, de l'abonnement à prendre, des lettres de pression à écrire, des téléphones à faire, des signatures à lever, des délégations à préparer.
Chacun devient un ministre.
Tous et chacun à l'œuvre, à plein. C'est cela qui distingue les créditistes des autres organisations profanes. C'est cela qui les fait passer pour fanatiques. Chacun fait comme si tout le salut du pays reposait sur ses propres épaules. Aussi chacun est un homme à la Dollard des Ormeaux, qui a conscience de sa mission, qui bouge et lève des compagnons de lutte.
Seuls peut-être, à part des créditistes, les communistes ont quelque chose de ce sens de la responsabilité personnelle pour la promotion d'une idée sociale et politique. Et encore, nous croyons que, dans la province de Québec au moins, les créditistes ont beaucoup plus de dynamisme et d'ardeur individuelle que les communistes, surtout s'il faut en juger par les résultats.
Les communistes sont tenaces, mais les créditistes le sont encore plus. Les communistes ont de l'audace, mais les créditistes en ont encore plus. Les communistes s'agitent tant qu'ils peuvent, mais les créditistes s'agitent encore plus. Aussi, les communistes ont-ils été obligés de laisser tomber leur journal, La Victoire, tandis que les créditistes montaient leur organe, Vers Demain, à des cimes jamais atteintes par d'autres.
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Tous et chacun. C'est le secret du succès. Quand on est en groupe, c'est TOUS, pour une action collective. Dès qu'on se sépare, c'est CHACUN, pour une action individuelle, dans le même sens que l'action collective.
Lecteurs qui n'en êtes pas encore, entrez dans la plus belle organisation au monde, dans l'organisation du "Tous et chacun", et vous verrez comme votre personnalité y gagnera : ce sera votre plus belle récompense sur la terre, et qui ne nuira point du tout — bien au contraire — à la poursuite du bonheur d'ordre supérieur que vous attendez pour l'éternité.