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Chez nos députés fédéraux

le lundi, 01 octobre 1945. Dans La politique

Georges Héon, Argenteuil

M. Georges Héon ne put assister à l'assemblée de Lachute, étant retenu ce jour-là avec Mgr Limoges pour la question des orphelins d'Huber­deau. Mais il reçut très courtoisement la délégation dirigée par Orphis Desjardins, de Lachute.

M. Héon voulut d'abord des éclaircissements sur plusieurs des points de la résolution. Les éclaircissements lui furent fournis par écrit. Après quoi, il répondit qu'il était en faveur des sept demandes et signa même la demande des électeurs, sous certaines réserves de détail.

Depuis, Gérard Mercier, au nom de l'organisme provincial de l'Union Créditiste des Électeurs, à téléphoné à M. Héon, et le député a promis d'ap­puyer toute motion qui serait présentée en Cham­bre à cet effet. Il devait rencontrer M. Liguori Lacombe, du comté voisin, à ce sujet.

Les électeurs d'Argenteuil vont certainement noter les bonnes dispositions de leur député.

Raymond Eudes, Montréal-Hochelaga

Les délégués du comté d'Hochelaga, chargés de porter la résolution, de l'assemblée, rencontrèrent leur député le 31 août. Ils furent reçus très aima­blement.

M. Eudes passa les sept points en revue. Il est bien en faveur du retour au gouvernement démo­cratique, de la cessation des décrets-lois : mais il croit qu'il faut continuer encore quelque temps les commissions de contrôle, pour éviter l'inflation, dit-il.

Le député d'Hochelaga verrait de bon œil la démobilisation des conscrits et l'amnistie aux dé­linquants et déserteurs, mais à condition que tous les soldats d'outremer soient d'abord revenus et placés. Comme tous ceux dont la vision est rétré­cie par la philosophie du système financier actuel, M. Eudes place le salut dans l'embauchage. Et, comme il sent que l'embauchage intégral est im­possible, il donne la préférence aux membres de l'armée active : les autres après, s'il reste quelques jobs !

M. Eudes dit ne rien comprendre au Crédit Social : ses réponses en sont la preuve. Il trouve que le Crédit Social est plein de bon sens en théo­rie, mais il croit que sa mise en pratique causerait un grand désordre économique à travers le pays. C'est un peu bizarre : si le Crédit Social lui paraît plein de bon sens, le système actuel doit lui paraî­tre dépourvu de bon sens ; comment alors explique-t-il qu'un système plein de bon sens mettrait le désordre et qu'un système dépourvu de bon sens est capable de maintenir l'ordre ?

M. Eudes trouve même moyen de défendre le système de dette. L'intérêt payé aux banquiers, assure-t-il, sert tout simplement à payer le coût d'administration du système bancaire actuel.

Il faut avouer alors que le système bancaire coûte cher au pays, puisque l'intérêt annuel payé sur la dette fédérale, à lui seul, dépasse le coût des neuf administrations provinciales ensemble.

Souhaitons que la lumière créditiste, et surtout la philosophie créditiste, pénètre un jour l'esprit de M. Raymond Eudes. Mais le moyen le plus pratique pour hâter ce jour, c'est de multiplier les créditistes dans son comté.

Maxime Raymond, Beauharnois

M. Maxime Raymond est le fondateur et le chef du Bloc Populaire canadien. Nos deux représen­tants, Gérard Mercier et Gabriel Lacasse, cro­yaient donc frapper à bonne porte en allant le voir, à Ottawa, pour le prier de demander la démobi­lisation immédiate des conscrits et l'amnistie aux délinquants et déserteurs.

Ils furent bien reçus, mais également bien surpris d'entendre M. Raymond déclarer qu'après avoir vu le ministre, il pensait qu'il était peut-être sage, dans l'intérêt des nôtres, de ne pas insister pour presser le gouvernement de procéder plus vite.

Certains se demandent si M. Raymond n'est pas en train de retourner tranquillement au bercail libéral : son discours de cinq minutes sur l'adresse en réponse au discours du Trône a été très tendre pour le gouvernement.

(Depuis ce temps, au téléphone, M. Raymond a protesté qu'il avait été mal compris. Il se déclare prêt à appuyer la motion Lacombe, au moins en ce qui concerne la démobilisation et l'amnistie).

J.-Irénée Hamel, St-Maurice-Laflèche

Après le chef du Bloc Populaire, nos représen­tants sont allés voir son unique adjoint à la Cham­bre, M. Hamel, le député de St-Maurice-Laflèche. Le but de la visite était de trouver un proposeur pour présenter en Chambre une résolution relative à la démobilisation immédiate des conscrits, à l'amnistie générale et au rappel de la loi de cons­cription.

M. Hamel s'est dit prêt à appuyer la résolution et à voter en sa faveur à la chambre. Mais il ne peut prendre l'initiative de la proposer. Il se juge trop inexpérimenté.

Nous sommes tentés de demander à ses électeurs s'il leur a dit, pendant la campagne électorale, qu'il se trouvait trop inexpérimenté pour prendre des initiatives et qu'il se contenterait de voter pour ou contre les mesures présentées au Parlement. Si M. Hamel avait pratiqué ce que pratiquent nos créditistes militants à l'année, il aurait un peu plus d'audace, et il en faut si l'on ne veut pas que le peuple soit mangé tout rond.

Marcel Boivin, Shefford

Le député de Shefford a aussi été vu à son bu­reau, au Parlement d'Ottawa. Député de Shefford, c'est une manière de parler ; car il semble plutôt député du gouvernement.

Il ne faut pas aller trop vite pour la démobili­sation, dit-il. Il n'admet pas non plus que la majorité de ses électeurs soit en faveur de l'am­nistie aux délinquants et déserteurs. C'est à ses électeurs qu'il appartient de le lui faire savoir. À eux aussi de lui rappeler qu'il n'a pas reçu un mandat en blanc, et qu'il doit plus consulter ses électeurs que le caucus de son parti vis-à-vis des questions qui intéressent les électeurs.

Joseph Fontaine, St-Hyacinthe-Bagot

Même attitude que M. Boivin : M. Joseph Fon­taine est un député du gouvernement auprès de ses électeurs, non pas de ses électeurs auprès du gou­vernement.

Wilfrid Lacroix, Québec-Montmorency

Vu à Ottawa, M. Lacroix dit qu'il vaut mieux que la résolution soit présentée par un chef de parti. Il secondera. Si personne ne propose, il ne s'en chargera pas.

On appelle cela, d'habitude, mentalité de suiveux.

Il est vrai que M. Lacroix a présenté au public, l'année dernière, le spectacle d'un homme qui, après avoir vertement dénoncé son parti, est dou­cement rentré dans les rangs juste à temps pour bénéficier de l'appui de la machine électorale — avec succès, d'ailleurs.

Aux électeurs du comté de Montmorency de redonner un peu d'échine à leur représentant : ils en bénéficieront avec lui.

(Depuis, au téléphone, M. Lacroix s'est dit prêt à appuyer 100 pour cent la motion de Liguori Lacombe).

Jean-François, bombe colérique

C'est de Jean-François Pouliot, député de Témiscouata, qu'il s'agit.

Lorsque Gérard Mercier et Gabriel Lacasse frappèrent à la porte de son bureau, il les reçut avec un beau sourire et les invita à entrer. Mais lorsque Gérard Mercier se fut présenté "de l'Union Créditiste des Électeurs", ce fut une explosion de colère.

"Je ne veux pas voir un seul de ces maudits créditistes ici. À la porte, immédiatement ! À la porte, je fais appeler la police ! Votre Union d'Électeurs, je ne la reconnais pas, elle n'existe pas."

Au fait, elle existe trop pour sa tranquillité.

Gérard lui représente qu'il ne sait même pas pourquoi lui et son compagnon viennent le voir : "Avant que nous vous ayons expliqué le but de notre visite, vous nous mettez à la porte."

"Oui, à la porte, et plus vite que ça, crie Jean-François. Vous avez osé présenter un maudit fou comme candidat dans mon comté aux dernières élections, et vous osez venir me voir aujourd'hui. Quelle audace ! Les candidats créditistes dans la province, 43 battus : n'avez-vous pas honte ?"

— "Mais, réplique Gérard, mais, monsieur Pou­liot, j'en suis un, moi, de ces candidats battus. Mais, avec la scène que vous nous faites, j'en suis à me demander lequel de nous deux a le plus l'air d'un candidat battu."

— "À la porte ! J'appelle la police. Dehors !" Nos hommes étaient dehors, et la bombe colé­rique pétait encore, au grand amusement d'une vingtaine de députés groupés dans le corridor, aler­tés par tant d'éloquence.

Votre rôle, électeurs de Témiscouata ? Tripler et quadrupler le nombre de lecteurs de Vers De­main dans votre comté, et la bombe sera silencieuse et inoffensive.

Frédéric Dorion, Charlevoix-Saguenay

Le dernier numéro a déjà parlé de M. Frédéric Dorion.

Nous notons avec plaisir que M. Dorion est le premier député qui, en Chambre, ait touché la question de l'amnistie. Non pas dans une motion, mais dans son discours du 19 septembre. Nous en donnons le texte ailleurs (page 7)

Liguori Lacombe, Laval Deux-Montagnes

Nous n'avons pu faire voir M. Lacombe, député de Laval-Deux-Montagnes. Mais, au téléphone, il a promis à Gérard Mercier, qu'il proposerait lui-même nos demandes en Chambre.

Il ne peut le faire sous forme d'amendement ou sous-amendement, les règlements de la Chambre ne le permettant pas. Mais il en fera une motion de député, inscrite au feuilleton.

Les électeurs de M. Lacombe feront bien de le féliciter dès qu'il aura posé ce geste. Et même les électeurs des autres comtés aussi, puisque c'est une question qui intéresse au moins toute la pro­vince.

Dernière minute : Nous apprenons que la mo­tion a été inscrite au feuilleton de la Chambre le 21 septembre. Nous en disons un mot ailleurs.

Wilfrid Gariépy, Trois-Rivières

M. Gariépy, appelé au téléphone, a promis de seconder la motion que se chargeait de présenter Liguori Lacombe. C'est d'ailleurs conforme à ce que M. Gariépy avait dit à la délégation de ses électeurs le 23 juillet dernier.


Motion Liguori Lacombe

Le 21 septembre, M. Liguori Lacombe, député de Laval-Deux-Montagnes, a fait inscrire au feuilleton de la Chambre des Communes la motion suivante :

"La Chambre est d'avis que la suprématie du Parlement doit être rétablie en abolissant les Commissions irresponsables au peuple, instituées en temps de guerre ; que les lois de mobilisation et de conscription doivent disparaître des Statuts révisés du Canada ; que les délinquants et les déserteurs doivent bénéficier d'une amnistie générale".

Cette motion ne peut ne venir sur le tapis pour discussion que dans quelques semaines, parce que les mesures du gouvernement passent avant les motions de députés. D'ici là, commençant tout de suite, les électeurs doivent faire pression sur leurs députés, par tous les moyens, pour qu'ils appuient cette motion. Jusqu'ici, ont promis de l'appuyer : MM. Frédéric Dorion, Georges Hélon, Wilfrid Gariépy, Wilfrid Lacroix, Irénée Hamel, Paul-Edmond Gagnon (Chicoutimi). Mais il faut continuer les pressions même sur ceux-là.

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