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En Allemagne ou au Canada ?

le vendredi, 15 octobre 1943. Dans La politique

Des correspondants nous ont signalé que des polices militaires se présentent sans façon à des portes de domiciles privés, souvent en pleine nuit, et prétendent avoir le droit de faire des perquisi­tions ou des arrestations sans exhiber aucun man­dat.

À notre demande, M. Gabriel Mercier, avocat et procureur, de Québec, écrivit à Ottawa, au Minis­tère de la Défense Nationale, pour demander un exemplaire de la loi dont se prévalent ces officiers.

Voici la réponse reçue du Ministère par M. Mer­cier :

Monsieur,

Je me réfère à votre lettre du 6 août 1943, adressée au Ministère de la Défense Nationa­le, où vous demandez le texte de la loi accor­dant certains privilèges et pouvoirs aux offi­ciers de la Milice canadienne, en ce qui con­cerne les perquisitions et l'arrestation des dé­serteurs.

Je regrette d'avoir à vous dire que les bul­letins publiés par notre quartier général ne peuvent être distribués à d'autres personnes qu'aux membres de l'armée canadienne. Il nous sera donc impossible d'acquiescer à votre demande.

      Votre bien dévoué,

Le sous-ministre,

A. Desrosiers.

Ainsi, même votre avocat ne peut savoir si les visiteurs, diurnes ou nocturnes, de la Milice cana­dienne ont ou n'ont pas le droit de violer votre domicile sans exhiber de mandat.

Ces messieurs agissent sur des instructions se­crètes, se conduisent d'après un code secret. S'ils outrepassent leurs droits, vous devez l'ignorer. S'ils emportent personnes et choses de votre maison, vous devez croire qu'ils ont des instructions à cet effet et vous n'avez rien à y voir. Votre avocat lui-même n'a rien à y voir.

On a fait du progrès dans la démocratie cana­dienne : félicitons-en nos députés, qui depuis long­temps semblent ne servir à rien.

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