La convention créditiste de Saskatoon, les 16 et 17 novembre, a placé à la tête de la Saskatchewan Social Credit League, comme président, le Dr. J. N. Haldeman, chiropraticien de Regina, qui fut candidat aux élections de juin dans le même comté que Mackenzie King.
Les trois vice-présidents sont : A. J. Miller, homme d'affaires de Maple Creek, lui aussi ancien candidat ; Harold Fletcher, comptable de Regina ; A. Courchesne, marchand canadien-français de Debden.
Les créditistes de la Saskatchewan ont à faire face à la C.C.F., dont cette province est le château-fort et qui détient le pouvoir provincial.
La machine politique de la C.C.F. dépasse, dit-on, la machine libérale.
L'organisation C.C.F. de Saskatchewan compte 32,000 membres en règle, et son journal a une circulation de 15,000 (pour une population égale à un peu moins du quart de la province de Québec). L'organisation C.C.F. a disposé de $150,000 l'année dernière et accuse actuellement $30,000 en caisse. Elle donne chaque semaine six causeries sur divers postes de radio couvrant la province. Des douzaines d'autres organisations travaillent pour elle. La C.C.F. poursuit, en effet, un programme intense de noyautage, d'infiltration dans les associations, pour les travailler du dedans.
D'autre part, cependant, l'augmentation constante des inspections, des contrôles, des taxes, de la dette, et les interventions multipliées dans la vie des citoyens suscitent quelques signes de ressentiment. Si l'attention du peuple est suffisamment attirée sur ces points, le Crédit Social pourra s'affirmer comme un sérieux adversaire contre la tendance actuelle vers le totalitarisme d'État en Saskatchewan.
La Convention de Saskatoon a exprimé le désir de voir la prochaine Convention Nationale se tenir à Winnipeg plutôt qu'à Québec, parce que Winnipeg est plus central.
La Convention a aussi adopté plusieurs résolutions pour réclamer la souveraineté des parlements contre les empiétements des gouvernements ; pour protester contre la manie qu'a le gouvernement C.C.F. de la province d'appeler coopérative ce qui n'est que de la dictature d'État ; pour revendiquer les droits de l'entreprise privée ; pour demander aux unions ouvrières de réclamer des suppléments de pouvoir d'achat par la manière créditiste, au lieu de se borner à des augmentations de salaires qui font hausser les prix ; pour affirmer les droits des fermiers à la libre possession de leurs terres et au soulagement d'impôts ; pour demander que les pensions de vieillesse commencent dès l'âge de 60 ans et soient d'au moins $50. par mois ; pour prier le gouvernement provincial de maintenir ses droits et de ne pas les vendre à Ottawa contre n'importe quels avantages financiers.
L'esprit créditiste est le même partout. Partout, les créditistes sont les champions de la liberté, de la propriété privée, de l'autonomie personnelle et de l'autonomie provinciale, et les adversaires déclarés de la centralisation.
Pour fins d'organisation provinciale, nos lecteurs de la Saskatchewan écrivent au bureau-chef de leur Ligue, adressant à Boîte 464, Regina.