Un électeur de la province de Québec, conjointement avec d'autres, écrivait récemment à M. Maxime Raymond, chef du Bloc Populaire, pour lui demander de présenter ou appuyer une motion en faveur de l'amnistie.
M. Raymond lui répond :
"Vous avez dû vous tromper en adressant votre lettre, car il me semble que c'est au chef du Crédit Social, votre chef Monsieur Low, qu'il convenait de l'adresser."
M. Raymond rappelle à son correspondant que le groupe créditiste d'Ottawa s'est toujours montré conscriptionniste.
Le correspondant le savait très bien, et c'est pour cela qu'il s'adressait à M. Raymond, pensant que M. Raymond serait heureux de prendre le devant pour une motion de ce genre.
Si un adhérent du Bloc Populaire écrivait à M. Low pour lui demander de réclamer une réforme du système monétaire, nous sommes sûrs que M. Low s'en trouverait flatté et qu'il n'enverrait pas son correspondant à M. Raymond, en lui disant qu'il se trompe d'adresse.
Quiconque réclame l'argent au service du peuple ne peut trouver de porte plus accueillante que celle du Crédit Social.
On nous avait de même habitués à croire que quiconque s'oppose à la conscription et à ses suites ne pouvait trouver de porte plus grande ouverte que celle des chefs du Bloc Populaire.
L'étrange réponse de M. Raymond veut-elle inviter à réviser cette notion ?