Nous tenons à féliciter MM. Dion (Lac St-Jean-Roberval), Marquis (Kamouraska), Marier (Jacques-Cartier) et Arsenault (Bonaventure), pour leurs discours du 2 octobre à la Chambre des Communes, en opposition au bill du député George Black qui tend à faciliter le divorce. Si nous avons critiqué MM. Marquis et Dion sur d'autres attitudes, nous nous accordons parfaitement avec eux sur celle-là.
Montréal, 3 novembre 1945
Mon cher M. Even,
Vous voilà donc encore lancé dans une nouvelle campagne électorale ! Elle s'annonce rude. Les deux vieux partis à la solde de la dictature économique, tous les deux instruments de ce monstre, vont jouer de tous les moyens. On les connaît. Pierre Vigeant dans "Le Devoir" en a fait une étude fouillée — et ça n'est pas propre.
Je vous admire de ne pas laisser abattre votre courage. Au contraire, vous savez le grandir à la hauteur des obstacles à vaincre. J'admire vos lieutenants, vos commandants, vos voltigeurs, toute cette armée de dévouement et de sacrifices qui s'appelle les créditistes de Québec.
Combien je regrette que M. Duplessis n'ait pas donné suite à votre visite où vous lui avez remis la loi de l'Alberta sur les Maisons du Trésor ? Aujourd'hui, loin d'avoir à vous combattre, Union Nationale et Crédit Social, vous seriez sans doute ensemble, unis dans une belle et féconde lutte contre les entrepreneurs de corruption électorale, contre les forgeurs de chaînes économiques toujours plus lourdes pour aggraver, faire durer l'écrasement de notre peuple.
Et lui, notre peuple, va-t-il finir par comprendre et par secouer, par briser les liens qui l'asservissent, aux maîtres de la finance ?
Professeurs de sciences sociales et économiques ; écrivains du journalisme, ou de revues savantes, ou prétendues telles ; législateurs intéressés, vendus ou aveugles ; gens de banque où l'on pratique la misère du peuple ; gens de palais où l'on parle de justice, mais où la justice y a deux poids et deux mesures ; gens d'industrie et de négoce, presque tous liés au monstre de la Dictature économique : ils sont tout, ils font tout pour assurer le règne du monstre, augmenter sa domination.
Par une complicité faite d'égoïsme, et de faiblesse, ils nous ont mis dans la situation où nous sommes. Sous les deux étiquettes, rouge et bleue, ils nous ont trompés, ils ont menti. Que dis-je ? ils se sont trompés, se sont menti à eux-mêmes, afin d'imposer silence à leur conscience. Rien ne paraît devoir leur ouvrir les yeux, secouer cette conscience chloroformée de sottises, de phrases toutes faites, ou embarrassée de forfaits légalisés.
Loin de là ! Avec une ardeur nourrie d'un bon pactole plantureux plutôt que de convictions, ils continuent à exploiter, à empirer cette misérable situation que Pie XI a qualifiée de dure, cruelle, insupportable !
J'ai honte de l'écrire, mais à côté de vous, de ce qu'on est convenu d'appeler notre élite sociale, je ne vois qu'un homme qui se tienne ferme à la défense de notre peuple, imperturbable devant l'injure, les calomnies et les critiques, généreux dans le dévouement, dans le renoncement jusqu'à l'héroïsme : c'est M. l'avocat Ernest Grégoire de Québec.
Je ne puis que m'incliner avec émotion devant le chrétien qui paraît accepter les épreuves comme une grâce du bon Dieu, devant ce patriote qui ne se gargarise pas de formules creuses, mais qui, muni des armes modernes, descend dans la bataille, et sans aigreur, sans amertume, mène son combat face à l'ennemi.
Peu lui importent les critiques, l'abus éhonté de certains documents cardinalices auxquels des politiciens sans scrupule font dire ce qu'ils ne contiennent pas, pour lesquels ils se découvrent tout-à-coup tourmentés d'un respect qui leur manque totalement en dehors des campagnes électorales !
Hélas ! des hommes comme votre M. Grégoire sont trop rares dans notre génération. En voilà un qui peut se rendre le témoignage, au fond de sa conscience, en toute situation, de n'avoir jamais renié ni la justice, ni la vérité.
Sans souci de toutes les considérations accessoires, sans souci de son repos, au mépris de ses intérêts personnels, même de son prestige d'homme instruit, Monsieur Grégoire a toujours tendu de toute son âme à ce qu'il croyait juste. Il a proclamé de toutes ses forces ce qu'il croit vrai. Il est dans la lutte par recherche ni d'amour-propre ni d'intérêts personnels, qui peut en douter ?
S'il se bat, ce n'est pas tant pour renverser un adversaire que pour défendre notre peuple contre la tromperie des politiciens, contre l'esclavage de l'argent. Son ambition, c'est de briser des chaînes ; son but, c'est de rendre à notre peuple la liberté vraie, l'honneur d'une vie fructueuse.
Entre les rouges et les bleus, il se dresse, fièrement, seul capable de proclamer à la face du peuple : "Je n'appartiens à aucun trust, je ne suis le serviteur d'aucune puissance financière, je n'appartiens qu'à Dieu et à ma patrie ; je sers les deux, en servant ceux de ma race, le petit peuple canadien-français".
Ah ! que je fais des vœux ardents pour que notre peuple voie, comprenne, et se donne pour serviteur un tel patriote.
Pour l'aider, je ne puis vous offrir qu'une modeste souscription de $50.00.
Veuillez l'accepter et me croire, malgré mes déficiences, votre toujours sincère et dévoué admirateur qui voudrait bien aussi être votre serviteur, mais qui n'est qu'un vieil ami, sans influence.
Georges CARDINAL
Nous rappelons que l'inscription au Livre d'Or se fait lors de l'entrée au bureau du 24e abonnement ou du 24e dollar de contribution.
Nouvelles inscriptions :
10-2. Gédéon Therrien, St-Félicien, 29 octobre. 10-3. Léopold Duchaîne, Québec, 30 octobre. 11-1. Clément Trudel, Ville Saint-Laurent, 30
octobre.
11-2. Abel Paradis, Lévis, 1er novembre. 11-3. Henri Turcotte, Montréal, 2 novembre. 12-1. Vitalien Belleau, Québec, 2 novembre. 12-2. C.-D. Jean, Sainte-Anne de Chicoutimi, 3 novembre.
L'assemblée des commandants de districts, le 1er novembre, fut précédée par une assemblée du bureau de direction de l'Institut d'Action Politique. On sait que l'Institut est dirigé et administré par un conseil de sept membres, formé du directeur-général et de six assistants, dont l'un porte le titre et exerce les fonctions de premier-assistant.
Le conseil est maintenant constitué au complet :
Directeur-général : Louis Even ;
Première-assistante : Gilberte Côté ;
Autres assistants : J.-Ernest Grégoire, Gérard Mercier, Roland Corbeil, Edmond Major, Laurent Legault.
Secrétaire de l'Institut : Jean Grenier.
À sa séance du 1er novembre, le conseil de direction a choisi son secrétaire permanent — Jean Grenier — et l'a chargé de procéder immédiatement à remplir, assermenter et signer tous les documents nécessaires pour faire reconnaître officiellement l'Institut d'Action Politique comme propriétaire du journal Vers Demain. Ce qui fut fait dès le lendemain.
C'était donner suite aux résolutions adoptées par les membres de l'Institut réunis en assemblée à Québec et à Montréal, respectivement le 1er et le 4 juillet derniers.
Je suis créditiste fervent. Je veux gagner le Crédit Social par mon travail.
Voici une manière que je peux prendre pour faire avancer ma cause très chère :
Je m'engage à voir chaque semaine au moins 2 personnes, à part moi. Je les invite à me rencontrer un jour ou l'autre de la semaine, à un endroit ou à un autre.
Dès lors, je deviens chef d'escouade.
À partir de ce moment, je recevrai le Message aux Défricheurs.
Nous sommes au moins trois réunis, nous lisons le Message ensemble.
Et tout de suite, ensemble, nous faisons les pressions réclamées par le Message. Nous prenons le téléphone, et tout de suite, nous téléphonons à notre député. Nous prenons du papier à lettre pour lui écrire, etc.
À nous trois, nous sommes bien capables de donner un abonnement par semaine pour Vers Demain. Il faut à tout prix que l'un des trois apporte un abonnement chaque semaine. À chacun son tour. Et celui qui n'a pas réussi à prendre l'abonnement autour de lui, il le paye de sa poche.
L'escouade s'engage donc à fournir un abonnement par semaine ; et à cette condition, elle restera inscrite sur la liste pour recevoir le Message. L'escouade s'engage aussi à faire les pressions demandées.
Et l'escouade envoie son rapport chaque semaine à Vers Demain.
Voulez-vous devenir un chef d'escouade ? Tout de suite, tenez votre petite réunion de trois et envoyez-nous votre rapport. Nous vous inscrirons chef d'escouade, sous le titre d'Animateur, car le chef d'escouade est un animateur par excellence. Voir formule, page 3.
(Extrait du Message aux Défricheurs, No 47.)