Les journaux du 20 janvier ont publié la correspondance, échangée entre l'hon. Mackenzie King et l'Honorable Maurice Duplessis relativement à la nomination du lieutenant-gouverneur de la province de Québec.
Nous sommes complètement de l'avis de M. Duplessis dans cette affaire : "Il est impossible de voir en quoi la nomination du lieutenant-gouverneur dans la province pourrait influencer la longueur, la durée ou l'issue de la guerre".
La répugnance de M. King a nommer un autre lieutenant-gouverneur ne viendrait-elle pas plutôt de ce qu'il n'est pas de la même couleur politique que M. Duplessis, et parce que M. Duplessis, avec raison, veut que la province ait son mot à dire dans l'acceptation du nom que proposerait Ottawa ?
L'hon. Duplessis rappelle fort à propos à M. King, qui semble très souvent l'oublier, que :
"S'il y a un gouvernement fédéral, c'est que les provinces l'ont voulu, non pas pour se faire assimiler, mais bien pour manifester leur désir d'une véritable unité canadienne, dont le fondement indispensable est le respect de leur autonomie. S'il y a un gouvernement central, il y a aussi neuf gouvernements provinciaux autonomes... Nous ne reconnaissons à aucun gouvernement fédéral, quel qu'il soit, le droit arbitraire d'effectuer, de sa seule autorité et sans consultation préalable du gouvernement de la province intéressée, la nomination d'un lieutenant-gouverneur."
Nous croyons que, dans l'occasion, l'Honorable Maurice Duplessis mérite et aura l'appui entier de l'Union Créditiste des Électeurs.