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La dentisterie d'État ?

le mercredi, 15 décembre 1943. Dans Réflexions

Nous recevons la lettre suivante :

Deux de mes petites filles, 10 ans et 11 ans, avaient des dents cariées et des dents doubles.

Le dentiste D..., envoyé par le médecin A... de la clinique du comté, est passé à M... pour y donner une clinique dentaire.

J'y suis allé avec mes deux petites, le 21 septembre.

Le dentiste n'était pas normal et m'avait l'air d'un homme en boisson. Je lui en fis la remarque, mais il m'assura qu'il n'avait pas pris d'alcool. La garde le trouva bien un peu étrange, savait pas ce qu'il avait pris.

J'ai su depuis que, le lendemain, le médecin A... avait trouvé le dentiste D... "malade" et lui avait conseillé de se coucher.

Le dentiste a cassé trois dents à l'une de mes petites filles et deux à l'autre, puis nous a renvoyées, sans donner aucun conseil.

Les gencives ont fait de l'inflammation. Il m'a fallu retourner chez le dentiste le 29 septembre, puis de nouveau le 1er octobre pour faire arracher les dents cassées à l'une de mes enfants.

Quant à l'autre, elle fait de l'abcès dans la gorge et dans toute la bouche. Je l'ai fait voir à un autre den­tiste le 10 octobre. Après l'avoir tenue à la glace pen­dant douze jours, il a fallu la faire opérer dans le bas de la figure et elle en gardera la cicatrice toute sa vie.

Après sa sortie de l'hôpital, il a fallu aller voir un autre dentiste, le 2 novembre pour faire arracher les dents cassées : mes petites avaient trop peur de M. D...

Elles ont beaucoup souffert, surtout la deuxième, qui est encore très faible. Elle a perdu sept livres en douze jours.

Tous ces voyages et ces opérations m'ont fait débourser $53.00. Nous sommes une famille très pau­vre. Huit à table. Le père souffre de quatre maladies et le médecin lui a commandé un an de repos, mais il travaille quand même, parce qu'il faut bien que la famille ait quelque chose.

Je me suis plainte au dentiste D... et lui ait deman­dé de me dédommager. Il a refusé net, disant qu'il démissionnera plutôt.

Je me suis plainte au médecin de comté, M. A... Il m'a dit : Ne faites rien ; patientez, cela n'arrivera plus !

Le curé me console de son mieux, mais dit qu'il n'y peut rien.

* * *

Nous préférons taire les noms des personnages. Le comté en question est représenté au fédéral par un avocat et au provincial par un médecin : cela devrait être une bonne protection pour les pauvres et les souffrants !

Est-ce la dentisterie et la médecine d'État, ou bien le dividende national mensuel, qui réglerait le mieux des cas comme celui de cette famille ca­nadienne-française, victime d'un régime sans cœur ?

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