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La folie continue de régner

le samedi, 15 septembre 1945. Dans La politique

À l'occasion de la visite à Ottawa de Lord Keynes, conseiller du Trésor anglais, une dépêche de la Presse Canadienne, datée du 4 septembre, dit :

"L'Angleterre a besoin de certains produits, mais elle n'a pas d'argent pour les payer, ni assez de marchandises pour payer ses importations par l'exportation. Le Canada et les États-Unis, qui ont aidé considérablement l'Angleterre pendant la guerre, doivent maintenant continuer d'expédier leurs produits à ce pays, afin de maintenir leur économie en mouvement et de donner du travail aux ouvriers."

Nous n'avons aucun doute que l'Angleterre ait besoin des produits de l'étranger après la dévastation qu'y a créée la guerre. Mais, il est du dernier absurde de nous dire qu'il faut envoyer les produits canadiens en Angleterre afin de donner du travail aux ouvriers canadiens.

Que fera-t-on, lorsque les ravages de la guerre auront été réparés et que l'Angleterre, avec un surplus de main-d'œuvre, voudra de nouveau exporter plus qu'elle importe ? Faudra-t-il chercher une nouvelle guerre et de nouvelles destructions pour donner de l'ouvrage à nos ouvriers ?

Remarquons encore, au sujet de cette dépêche, que le Canada manque bien, lui aussi, de certains produits, à commencer par les maisons, et à continuer par le sucre, le beurre, etc. Avant de régler l'économie canadienne sur les besoins des autres, ne pourrait-on pas penser aux besoins des Canadiens ?

Les mêmes journaux qui nous livraient la dépêche d'Ottawa, nous apprenaient que l'Angleterre ne démobiliserait ses soldats qu'à un régime modéré, puis qu'elle continuerait d'appliquer la conscription et d'appeler sous les armes les hommes de 18 à 30 ans.

Ces hommes-là ne travailleront pas à la production et devront être nourris, habillés, logés, munis d'armes et d'équipement. L'Angleterre peut-elle donc se payer ce luxe pendant qu'elle nous deman­de de travailler pour elle ?


La qualité est punie

Un fabricant de meubles de Melbourne (Aus­tralie) avait obtenu son permis de manufacture pour des chaises d'un certain modèle.

En cours de fabrication, il trouve moyen de fa­briquer une chaise meilleure et plus confortable, qu'il vend exactement le même prix et sans faire un sou de plus de profit que sur le modèle autorisé. La Commission du Commerce et des Prix du pays, la W.O.I., le condamne à 5 livres sterling ( $25) d'amende pour avoir enfreint les règlements.

L'inspecteur de la commission admet que la chaise coupable est de qualité supérieure et n'est pas vendue plus chère, mais il aurait fallu deman­der un permis pour donner un meilleur article au consommateur.

La bureaucratie est intelligente ! Bureaucratie et progrès sont incompatibles.


La danse et son lendemain

C'est de la danse de la Victoire qu'il s'agit. Un observateur nous écrit de Sorel :

"Le jour de la Victoire, les gens ont dansé leur joie dans la rue. Le lendemain, des mil­liers recevaient leur avis de congédiement de l'usine où ils gagnaient leur pain à la faveur de la tuerie dont ils fabriquaient les instru­ments."

Cela s'est passé ailleurs qu'à Sorel. On en sait quelque chose à Québec, à Montréal, et ailleurs.

Après avoir congédié leurs hommes, certaines in­dustries offrent d'en reprendre pour l'industrie de paix, mais à des salaires coupés, alors que les prix élevés continuent : tomates à 15 sous la livre, œufs à 52 sous la douzaine, beurre à 49 sous la li­vre — et le reste à l'avenant.

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