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Le gouvernement municipal

le mercredi, 01 décembre 1943. Dans La politique

Nous l'avons déjà écrit, le gouvernement le plus proche du peuple étant le gouvernement munici­pal, c'est là que devrait naturellement commen­cer à s'exercer la pression du public lorsqu'il est or­ganisé pour se faire servir.

Il nous arrive souvent de rencontrer des groupes avides de prendre contrôle de la politique provin­ciale. Ils voudraient entrer en action immédiate­ment pour élire dans leur comté un député qui pen­se comme eux, un député créditiste.

C'est très bien. Mais quand on leur demande s'ils sont capables de se donner un maire créditis­te, un conseil municipal créditiste, ils répondent : C'est impossible.

Pourquoi impossible ? Parce qu'ils ne sont pas assez nombreux, ou pas assez organisés. Et ils s'i­maginent pouvoir prendre le comté sans être maî­tres de leur propre municipalité !

Même tournure d'esprit au sujet des candida­tures. Combien de fois n'avez-vous pas rencontré quelqu'un qui se dit prêt à briguer les suffrages de ses concitoyens pour un siège au Parlement ! De­mandez-lui s'il n'aimerait pas d'abord être maire de sa municipalité. Oh ! non, il n'a pas le temps ; ou bien, il ne saurait pas comment s'y prendre pour administrer sa ville ou son village.

Aux yeux de bien des gens, n'importe qui peut être député, mais pour être maire il faut beaucoup de compétence. C'est probablement parce qu'ils sont habitués à voir un maire et des échevins qui administrent et des députés qui se promènent.

C'est tout de même un ordre des valeurs faussé. S'il y a des députés qui ne font rien, ou qui ne va­lent pas grand'chose, cela ne veut pas dire que c'est le type de députés à entretenir. Il est pro­bable, qu'un conseil municipal aussi nul que la plu­part de nos députés se verrait prié de démissionner avant longtemps. Et lorsque le peuple aura appris à surveiller son gouvernement provincial comme il surveille, au moins dans les paroisses ordinaires, son conseil municipal, on aura un parlement plus attentif au bien commun de la province ou du pays.

* * *

Il reste que c'est au municipal que les créditistes devraient normalement commencer à placer des re­présentants créditistes.

D'ailleurs, le gouvernement municipal est, pour ainsi dire, une partie du gouvernement provincial. La municipalité n'existe que par un acte de la province. Les chartes municipales sont des délé­gations d'autorité du provincial.

Donc, être maîtres dans une municipalité, c'est commencer à être maîtres dans la province. Un conseil municipal créditiste serait une partie du gouvernement provincial — gouvernement délé­gué — et ce serait une partie créditiste.

De plus, lorsqu'on se heurte à des difficultés pu­rement financières, lorsque des développements physiquement possibles doivent être remis à cau­se d'une impossibilité financière, qui, comme un conseil créditiste, est capable de le crier au pro­vincial ?

Lorsque la voix de deux, trois, quatre, dix des grandes villes de la province demanderait au gou­vernement provincial pourquoi, avec des hommes et des choses, il faut rester les bras croisés parce que les chiffres font défaut, peut-être qu'un com­mencement de lumière entrerait dans des têtes plus habituées à la routine qu'à la réflexion, jusqu'ici plus impressionnées par les signes que par les ré­alités.

* * *

Plusieurs de nos villes et de nos villages devront procéder à des élections de maires et d'échevins dès les premiers mois de 1944. Voyez donc, vous, créditistes ; qui avez déjà un bon noyau d'organisa­tion dans vos municipalités respectives, voyez donc s'il n'y aurait pas lieu de pousser une ou plu­sieurs candidatures créditistes.

Ce serait un excellent exercice pour sonder la force de vos effectifs, pour découvrir les points fai­bles et y remédier par la suite. Ce serait le moyen de vous familiariser avec des lois et des formalités électorales. Le moyen aussi de voir s'il y a entente et unité des esprits dans votre groupe autour d'un objectif commun.

En tout cas, pour commencer, pour s'entraîner, le champ semble très convenable. L'entreprise n'est pas dispendieuse comme une entreprise de comté. L'échec, s'il arrive, serait moins retentissant.

Mais, ne nous faisons pas illusion. Même polir une entreprise purement locale, il y a des prépara­tifs à faire. N'attendons pas à la dernière semaine.

Nous prions les chefs d'équipes des places orga­nisées de se renseigner sur l'époque exacte des pro­chaines élections à la mairie ou à l'échevinat dans leurs municipalités respectives et de nous mettre au courant le plus tôt possible. Nous pouvons avoir des suggestions à leur faire, soit pour les pré­munir contre des embardées inutiles, soit pour les éclairer contre les écueils de politicailleurs dont ils ne se défieraient pas, soit pour les aider ou les faire aider de quelque façon.

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