EnglishEspañolPolskie

Où commencer la politique ?

le mercredi, 01 septembre 1943. Dans La politique

Si la politique est la poursuite du bien commun, et si l'union des citoyens, l'union des électeurs dans les pays démocratiques, est le moyen d'exiger le service du bien commun, où faut-il commencer à faire de la politique, de cette politique-là ?

Il faut commencer dans le milieu immédiat. Nous l'avons déjà écrit dans ce journal, si des ci­toyens ne savent pas réclamer de l'ordre dans leur propre municipalité, comment peuvent-ils préten­dre pouvoir en réclamer dans leur province ou dans leur nation ?

C'est d'ailleurs en considérant les problèmes lo­caux, que les citoyens peuvent mieux se rendre compte qu'ils ont des intérêts communs.

Puis c'est aussi sur la scène locale qu'il est plus facile, avec moins de frais, de pratiquer l'entraîne­ment des électeurs à se faire servir par leurs ad­ministrateurs.

*    *    *    *

C'est ce qu'ont compris ceux qui, à Thetford, viennent de prendre l'initiative de réclamer une répartition plus juste du rôle d'évaluation.

Dans cette ville, il y a trois compagnies miniè­res, exploitant l'amiante, et les citoyens d'Asbes­tos trouvent que, proportionnellement à la valeur de la propriété, ils sont beaucoup plus lourdement taxés que les compagnies. Ainsi, une compagnie, la Johnson, n'est évaluée, pour la taxe, qu'à $751,­650, alors qu'elle possède un moulin, qui coûte trois millions, et beaucoup d'autres choses. Elle n'est donc pas évaluée au quart de sa valeur par les assesseurs municipaux, tandis que les proprié­tés des particuliers sont évaluées bien au-dessus du quart de leur valeur.

C'est de cette injustice que se plaignent les con­tribuables. Mais se plaindre individuellement ne mène à rien. S'unir pour exiger un redressement de la part des administrateurs élus par les contribua­bles a plus de chance de succès.

Cette initiative convient d'autant mieux à l'Union des Électeurs, que l'Union des Électeurs est montée par les créditistes, qui savent ce que c'est que la dictature économique. Ils ont appris que les administrations, à commencer par les munici­pales, doivent protéger les petits plutôt que les gros.

Voici la formule que signent les contribuables de Thetford :

Monsieur le Maire et Messieurs les membres du Conseil de la Cité de Thetford-Mines.

Nous, soussignés, contribuables et membres de l'Union des Électeurs de la ville de Thetford-Mines, voulons avoir justice dans la répartition des taxes à payer. Actuellement, le rôle d'évaluation, d'environ six millions et demi (6 1/2) de dollars, impose près de trois millions et demi (3 1/2) aux citoyens et seu­lement à peine trois millions (3) aux compagnies minières. C'est très injuste.

L'article 650 du Code Municipal décrète que "les estimateurs de toute municipalité locale doivent dres­ser par eux-mêmes, ou par toute autre personne em­ployée par eux, un rôle d'évaluation basé sur la va­leur réelle des propriétés." Si l'on s'en tenait à la pro­portion entre la valeur totale des mines et la valeur totale des propriétés des citoyens, les trois quarts du rôle d'évaluation devraient être au compte des com­pagnies minières.

Les soussignés protestent donc contre le rôle actuel d'évaluation et demandent une révision plus confor­me aux faits.

*    *    *

Par ailleurs, il y a le comté de Kamouraska, du moins les citoyens de l'ancien comté provincial de Kamouraska, qui se trouvent lésés de ce que le gouvernement Duplessis a supprimé leur comté de la carte électorale. Là, c'est une affaire, non de municipalité, mais de comté, et c'est au provincial qu'il faut demander redressement. Mais le redressement est naturellement requis par ceux qu'il in­téresse.

Aussi, est-ce l'Union des Électeurs des paroisses de l'ancien comté de Kamouraska qui approche les chefs des différents partis, pour demander leur at­titude vis-à-vis du rétablissement du comté sup­primé. En même temps, comme il s'agit d'électeurs renseignés, ils veulent savoir l'attitude des chefs de partis vis-à-vis d'une législation de dividende national.

L'initiative en a été prise par Napoléon Mi­gnault, cultivateur de St-Pascal.

Voici la formule qui circule dans le comté de Kamouraska :

M..., chef du parti...    

Les soussignés, créditistes et membres de l'Union des Électeurs des dix-huit paroisses constituant l'an­cien comté provincial de Kamouraska, demandent quelle est votre attitude, à titre de chef d'un parti politique aspirant à l'administration de la province, au sujet des deux questions suivantes. Ils veulent une réponse claire, nette et sans équivoque :

    1. — Verrez-vous, au plus tôt, à l'établissement d'une législation octroyant un dividende à chaque ci­toyen, reconnaissant le droit de tous et de chacun à un minimum de la production de leur pays ?

    2. — Verrez-vous à rétablir l'ancien comté pro­vincial de Kamouraska, avec ses dix-huit paroisses, comme autrefois ?

Nous ne pouvons qu'approuver ces deux initia­tives, celle de Thetford et celle du comté de Ka­mouraska. C'est par l'exercice qu'une organisation se fortifie.

Poster un commentaire

Vous êtes indentifier en tant qu'invité.

Panier

Dernière parution

Infolettre & Magazine

Sujets

Faire un don

Faire un don

Aller au haut
JSN Boot template designed by JoomlaShine.com