Le présent numéro de VERS DEMAIN donne une large part aux nouvelles : nouvelles des activités créditistes, de l'organisation, de l'abonnement par comtés, et aussi nouvelles des réactions de ministres et de députés fédéraux vis-à-vis des demandes de l'Union Créditiste des Électeurs.
Un mot au sujet de ces dernières.
On remarquera que, à l'exception de quelques envenimés comme Jean-François Pouliot, nos députés se montrent affables et courtois, même lorsqu'ils professent un point de vue opposé au nôtre. Ils écoutent nos arguments, même s'ils ne les admettent pas.
C'est déjà un gros point. Si l'Union Créditiste des Électeurs était sans importance, si les citoyens qui la composent étaient des endormis ou des ignorants, les portes ne seraient point si facilement ouvertes à leurs délégués, ou bien on ne les écouterait que d'une oreille distraite.
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Mais il faut reconnaître que les manières affables, les réponses aimables ne suffisent pas toujours. De la formule "Nous prendrons vos demandes en considération", à la réalisation de ces demandes, si nous en restons là, il peut s'écouler le temps d'enterrer toute une génération.
Nous savons ce que nous voulons. Nous exprimons notre volonté à nos représentants. Ils écoutent nos demandes. Mais il ne faut pas oublier que la plupart de ces représentants sont liés à des partis politiques et qu'ils entendent d'autres voix, qu'ils subissent d'autres influences.
Il est naturel qu'ils pèsent ces influences ; et avant de pencher de notre côté, ils devront d'abord être convaincus qu'il est mieux pour eux de le faire s'ils veulent garder l'appui électoral de leurs commettants.
Nous ne pouvons rien pour empêcher les influencés adverses de maintenir ou d'augmenter leurs pressions. Mais nous pouvons beaucoup pour maintenir et augmenter la force de nos pressions, à nous.
Le moyen immanquable d'augmenter la force de nos pressions, c'est de recruter des citoyens pour les appuyer.
Si un homme est tout seul dans son comté à exprimer ses revendications légitimes, ces revendications peuvent être aussi bien fondées que si mille autres les formulaient avec lui, mais elles seront loin d'exercer la même impression sur son député.
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À peine élus, les députés, qui savent ce qu'il leur en a coûté pour se faire élire, commencent à calculer et à soigner leurs chances de ré-élection au prochain appel au peuple.
Ils ne restent pas les yeux fermés, et ils s'informent, par tous les moyens à leur disposition, de la force des éléments qui s'occupent de la chose publique dans leurs comtés respectifs.
Le baromètre de la pression de l'Union Créditiste des Électeurs se trouve surtout dans le nombre de ceux qui professent les idées et nourrissent les aspirations de l'Union Créditiste des Électeurs. Ce nombre est, en général, proportionnel au nombre des lecteurs réguliers du journal VERS DEMAIN.
Les députés ont donc l'œil sur la montée, la descente ou la stagnation de l'abonnement à Vers Demain dans leurs comtés respectifs.
Ils savent aussi que le journal VERS DEMAIN exposera leurs attitudes diverses vis-à-vis des questions qui intéressent le public. Raison de plus pour qu'ils soient attentifs ou chiffre de l'abonnement.
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Dans le présent numéro, nous donnons le nombre d'abonnements par comtés provinciaux. Ce n'est pas pour les députés que nous étalons ces chiffres, c'est pour les membres de l'Union Créditiste des Électeurs.
Nous n'avons aucun intérêt à rien cacher, ni à vouloir paraître plus gros que nous sommes. Nous préférons publier les choses telles qu'elles sont, et presser les électeurs d'augmenter eux-mêmes leurs forces là où ils les jugent trop faibles.
Nos abonnés vont certainement tous regarder le chiffre de leur comté. Les uns vont dire : C'est bon, nous commençons à être nombreux, mais ça pourrait être deux fois mieux. D'autres vont dire : Nous ne sommes encore qu'une goutte dans notre comté, notre député peut bien faire la sourde oreille.
Les uns et les autres devraient aussitôt ajouter : L'augmentation est possible, immensément possible, mais elle ne viendra pas des adversaires ni des engourdis ; c'est à moi d'y voir.
Comme nous écrivait un correspondant : Si chaque abonné en prenait un autre, nous doublerions immédiatement notre nombre. Oui, si...
Mais comme chacun ne le fait pas, il appartient aux convaincus qui sont en même temps réalistes de le faire, et de le faire doublement, triplement.
Vous voulez le Crédit Social ? Vous voulez la garantie de la sécurité économique avec le plein respect de la liberté individuelle ? Qu'allez-vous faire, tout de suite, pour augmenter le nombre d'abonnés à Vers Demain dans votre propre comté ?
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Il y a trois cents ans, une compagnie s'était formée à Paris, pour soutenir la fondation de la Nouvelle-France. On l'appelait Compagnie des Cent Associés.
Aujourd'hui, la Nouvelle-France est plus grosse, mais il y a un effort gigantesque à faire pour la libérer des griffes de ceux qui l'ont volée, vendue et hypothéquée. C'est une compagnie de Mille Associés qu'il faudrait. Mille hommes qui croient à l'éducation politique du peuple, telle que le fait le journal VERS DEMAIN. Mille hommes qui s'engageraient sur leur honneur à gagner un nouvel abonné à Vers Demain par semaine, et, au cas où ils arrivent au samedi sans l'avoir fait, à prendre le dollar dans leur propre poche et à l'envoyer avec le nom d'un parent, d'un ami, d'un compagnon d'ouvrage qu'ils voudront voir sur la liste des abonnés à VERS DEMAIN.
Le journal VERS DEMAIN entre régulièrement dans plus de 45,000 maisons. C'est donc au moins 200,000 personnes qui le lisent ou peuvent le lire sans sortir de chez elles. Sur ces 200,000 personnes, est-il possible d'en trouver assez pour former une compagnie de Mille-Associés, une phalange de mille patriotes ?