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Points interrogatifs

le lundi, 15 novembre 1943. Dans La politique

Vers où allons-nous ? Vers où va le monde ?

Si la guerre se terminait aujourd'hui, quel pays pourrait crier le plus fort que c'est lui qui a le pre­mier arrêté les avances des armées allemandes ? Et qu'est-ce que ce pays a surtout cherché depuis vingt-cinq ans ?

Si la guerre ne se termine pas tout de suite et si c'est la Russie qui continue d'avancer le plus vite, à qui sera la grosse voix le jour du règlement ?

Si les alliés se lancent sur toutes les plages d'Eu­rope et si des millions de leurs soldats y laissent leur vie, pour produire un effort semblable à celui du peuple russe, quel pays sortira de la guerre avec le plus de force militaire en réserve pour imposer ses vues ?

Si l'Allemagne est écrasée, quel sera le lendemain de l'Europe devant un peuple de deux cents mil­lions, vainqueur et glorieux, dont l'idéal est bien connu ?

Si l'Allemagne n'est pas vaincue, comment évi­tera-t-on la révolution dans les démocraties mé­contentes ? Et où mènera la révolution ?

Quelle est actuellement la tendance des forces qui se manifestent le plus dans les divers pays du monde allié ?

Condensant un article de William Thomas Walsh, paru dans la revue catholique America, sous le titre "The View from the Kremlin" (La vue du Kremlin), le Catholic Digest d'octobre 1943 écrit :,

"Tout pays important du monde a avancé d'une distance effarante vers le socialisme, de­puis 1940."

Des correspondants habituels du New York Ti­mes ne cachent pas leurs appréhensions au sujet de la France. Selon eux, la révolte, qui surviendra iné­vitablement si le régime de Vichy s'effondre avec la chute du régime nazi, révolte aiguisée encore par la famine, sera conduite par les communistes qui, seuls, ont conservé des cadres organisés en vue d'une rébellion.

C'est un ancien député communiste de France, André Marty, qui annonçait à Londres qu'une vaste organisation souterraine prépare en France un soulèvement populaire qui devra coïncider avec l'invasion de l'Europe par les alliés.

Pourquoi est-ce Marty qui est au courant de cet­te organisation ?

C'est ce même Marty qui organisait les brigades communistes internationales pour combattre con­tre Franco avec les communistes espagnols.

Ce n'est un secret pour personne que les communistes français soutiennent De Gaulle. De Gaule lui-même déclarait récemment que son principal appui vient de l'aile gauche.

En Angleterre, on voit le primat protestant, l'archevêque de Cantorbéry, se déclarer en faveur de la propriété publique des terres après la guerre.

L'oracle des socialistes anglais, H. G. Wells, peut écrire librement :

"Pourquoi ne pas laisser tomber une bombe de 2,000 livres dans les jardins du Vatican, en guise d'avertissement ?"

John G. Vinant, pendant qu'il était ambassadeur américain à Moscou, l'an dernier, disait de la Russie qu'elle était pionnière en démocratie économique, de même que les États-Unis avaient été pionniers en démocratie politique. (New York Times, 15 novembre 1942).

Une semaine auparavant (8 novembre 1942), le vice-président des États-Unis avait d'ailleurs déclaré au Madison Square de New-York :

"Les États-Unis et la Russie soviétique sont deux formes de démocratie qui doivent être tissées ensemble, en un tout harmonieux. Certains de chez-nous pensent que nous avons trop appuyé sur ce qu'on peut appeler la démocratie politique, la démocratie du Bill­-of-Rights. La Russie, constatant quelques-uns des abus d'une démocratie politique excessive appuie plus fortement sur la démocratie économique. Il y a un équilibre pratique quelque part entre la démocratie économique et la démocratie politique. Les États-Unis et la Russie ont travaillé à chercher ce terrain moyen et pratique."

Les hommes publics des États-Unis ou d'Angleterre ne s'exprimaient certainement pas de cette manière avant 1940. Pour parler de démocratie économique en Russie ou de sur-démocratie politique aux États-Unis, il faut certainement ignorer le sens des mots.

Mais, sous le règne des tanks et des canons, ce sont sans doute les tanks et les canons qui décident si une chose est bonne ou mauvaise, vraie ou fausse.

Tout de même, où nous conduit la guerre ?

Après avoir donné des faits et des noms d'hommes, avec des notes sur leur passé, Relations de novembre (page 302) conclut : "L'organisation soviétique de l'Europe future est presque à point."

Et il y a des créditistes qui prennent encore la chose à la douce et qui ne se dépêchent pas de gagner du terrain et de s'organiser pour avoir une force à opposer à temps à la force socialisante, du moins en Nouvelle-France.

D'autres s'imaginent qu'en faisant des concessions aux forces socialisantes, on va les arrêter ! Arrêter un ogre en le nourrissant ?

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