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Pour battre l'Allemagne

le mercredi, 01 décembre 1943. Dans La politique

Pour battre l'Allemagne vite et bien, il existe des commissions à Ottawa, tout comme il en existe à Washington.

Et vous pouvez être sûrs que, dans ces commis­sions, le devoir patriotique prime tout.

Voici une lettre qui prouve qu'on n'y perd pas son temps pour délivrer le monde de la tyrannie et sauvegarder les libertés de quarante nations :

FABRICATION DES VÊTEMENTS CIVILS

(Restrictions)

Ordre, 1942, S. R. & ; 0., 1942, No 541

Je réfère à votre lettre datée du 1er mars, dans la­quelle vous demandez une licence pour permettre la confection d'un complet ayant plus de poches que n'en accordent les instructions de l'Ordre ci-dessus mentionné.

Votre lettre remarque que vous n'avez pas besoin de plus de deux poches à votre pantalon, mais que vous aimeriez, à la place, avoir une poche supplémen­taire au veston.

Je dois vous dire que la Commission n'est pas dis­posée à considérer l'abandon d'une poche dans une pièce du vêtement comme une raison suffisante pour accorder une poche supplémentaire dans une autre pièce, puisque les restrictions sont imposées sur cha­que pièce individuellement et non sur le complet pris dans son ensemble.

La Commission se rend compte, cependant, que certaines circonstances peuvent nécessiter une varia­tion dans les restrictions. Si donc vous voulez nous dire pourquoi vous ne pouvez utiliser la troisième poche du pantalon (et il n'est pas du tout nécessaire que cette troisième poche soit placée sur la hanche, les restrictions visant le nombre de poches et non pas leur position dans chaque partie du vêtement), et pourquoi il est nécessaire que votre veston ait une poche supplémentaire, on prendra en sérieuse consi­dération l'opportunité de l'émission d'une licence. Vous nous aideriez beaucoup dans l'examen de ce cas, si vous nous disiez exactement quel usage vous voulez faire de la poche supplémentaire au gilet ou au veston.

Quant à la petite subdivision que vous demandez dans la poche droite du veston, je dois vous dire que cette subdivision n'est pas considérée comme une nouvelle poche et que vous n'avez donc pas besoin de licence pour la faire.

Vous voudrez bien nous donner aussi le nom et l'adresse de votre tailleur, afin que, si la licence est accordée, il en reçoive une copie".

(Traduit du World Digest, juillet 1943)

Avec des hommes aussi consciencieux et aussi occupés, la victoire sur l'ennemi est assurée.

Question fondamentale, en effet

Comme tous les ans, l'Association du Barreau Canadien tint sa convention cet été.

À cette occasion, cette année, une résolution fut proposée pour appuyer le système bancaire ac­tuel et exprimer l'opinion que la Loi des Banques avait bien servi les intérêts du peuple.

Les banques auraient fort apprécié ce certificat. C'est en 1944, on le sait, que la loi des banques doit revenir devant le parlement canadien.

Le sénateur J.-T. Haig, de Winnipeg, soutint la résolution, disant que les membres de l'Association du Barreau seraient "endormis à l'aiguillage", s'ils négligeaient d'appuyer la résolution, parce qu'il s'agissait d'une "question fondamentale".

Les congressistes jugèrent évidemment eux aus­si qu'il s'agissait d'une question fondamentale, et comme ils n'étaient point endormis, ils repoussè­rent rapidement la proposition.

Comme quoi, même dans les cercles légaux, on commence à douter fortement de la sainteté, voire de la sanité du système financier actuel.

Les grands journaux n'ont point signalé le fait. Si la résolution avait été adoptée, tout le pays l'au­rait su, et c'eût été un fleuve d'éloges à la gloire des banques. Mais la résolution ayant été repoussée et les banques essuyant une défaite, le silence a été complet.

Pas de brutes communistes ?

Le journal communiste de Montréal, La Vic­toire, dans son édition du 13 novembre, reproduit le récent discours de Staline, à l'occasion du 26e anniversaire de la révolution bolchéviste, et le coiffe de ce titre :

"L'annihilation des brutes fascistes reste à l'ordre du jour pour les Soviets".

Tant qu'à parler de brutes en istes, pourquoi ne pas nous dire aussi un mot des brutes communis­tes et des moyens prévus pour les annihiler ?

Évidemment, La Victoire n'a jamais eu con­naissance de brutes communistes. Le soviétisme a été établi et maintenu par des anges de douceur.

Les petites exécutions de millions de récalci­trants ne furent, de la part du dictateur du Krem­lin, qu'un noviciat pour s'entraîner à purger l'Eu­rope de la bête "fasciste" avec laquelle il eut ce­pendant l'habileté de s'entendre pour dépecer la Pologne en 1939.

Pour nous féliciter d'avoir serré la main pure et blanche du grand homme de Moscou, La Victoire nous assure que, selon Staline, "la politique russe demeure inchangée".

S'il s'agit de la politique russe poursuivie depuis vingt-cinq ans, ce n'est pas très réconfortant.

Mais, à ceux qui ne sont pas encore tombés en amour avec le communisme, le maréchal Staline, en bon propagandiste, a soin de souligner que, si l'armée russe n'a pas manqué de provisions ali­mentaires, c'est grâce aux fermes collectives du régime soviétique. C'est par pure chance, n'est-ce pas, que,sans fermes collectives, nos démocra­ties ont pu alimenter leurs propres armées et en trouver de reste pour des pays d'Europe et d'Asie et pour la Russie elle-même.

"La présente guerre, déclare Staline, a confir­mé que le combat est la pierre de touche de tou­tes les qualités morales et spirituelles d'un peu­ple". Nous voilà sûrement loin de la brute ! La conclusion logique, c'est que le peuple dont les canons tonnent le plus fort et le plus juste est le peuple le plus moral et le plus spirituel.

"Le test de la guerre, continue-t-il, a démontré que le Socialisme est non seulement la meilleure forme d'organisation de la structure économique et culturelle dans les années de paix, mais aussi la meilleure forme pour mobiliser toutes les énergies d'un peuple pour repousser l'ennemi en temps de guerre. Les années de régime socialiste ont trans­formé notre pays en une puissance invincible".

Nous, les arriérés du Canada et des autres dé­mocraties, quand donc allons-nous ouvrir les yeux à la belle lumière communiste ?

Malheureusement, ni Staline ni La Victoire n'ont pensé à nous dire comment, sans soviétisme, la Russie de 1812 réussit à mettre un terme aux succès militaires de Napoléon.

Objection au Crédit Social

Les créditistes jouent double jeu

L'objection :

"Les créditistes sont des hypocrites ; ils disent qu'ils ne forment pas de parti politique, et ils font de la politique."

La réponse :

Il y a une différence entre un parti politique et de la politique.

Celui qui fait de la véritable politique voit à la poursuite du bien de tous les citoyens du pays.

Celui qui fait de la politique de parti voit à la poursuite du bien des membres du parti, à l'exclu­sion des autres.

Les hommes politiques, qui le sont pour vrai, mettent leur personne et leur vie au service du pays.

Les politiciens de parti mettent le pays à leur service personnel.

Les hommes politiques recherchent les besoins du peuple, pour les satisfaire.

Les politiciens de parti recherchent leurs propres besoins, pour les combler.

Les hommes politiques réclament le pouvoir pour mettre les malfaiteurs à la raison.

Les politiciens de parti cherchent le pouvoir pour garnir leurs goussets ou satisfaire leur vanité.

Faire de la politique, c'est étudier le bien com­mun, en instruire le peuple et l'organiser pour réa­liser le bien commun.

Faire un parti politique, c'est grouper des po­liticiens avides du pouvoir et qui, pour l'obtenir, mettent tout leur art à capter des votes.

L'Union des Électeurs fait de la politique, oui, de la politique de bien commun.

Le parti libéral, l'Union Nationale, et les autres partis, font de la politique de parti, pour le bien d'un petit groupe, même si c'est au détriment des autres.

Gilberte COTE

Objection au Crédit Social

L'objection :

"Le Crédit Social ne peut pas être bon, car ce n'est pas un catholique qui a inventé la technique créditiste de l'argent."

La réponse :

Douglas, l'inventeur du Crédit Social, n'est pas un catholique, en effet.

Mais, la technique créditiste de l'argent est une technique justement, et non pas une philosophie. Si elle réussit à écouler les produits, elle est une bonne technique, que son inventeur soit catholi­que ou protestant, nègre ou Chinois. Se demande-t-on si l'inventeur de la radio est catholique, ou si même le fabricant de notre radio est catholique, pour savoir si notre radio est bon ? Non. On regar­de tout simplement son radio, et on le fait fonc­tionner. Qu'importe la religion de l'inventeur ou du manufacturier ?

Mais la technique créditiste est basée sur une philosophie. Et cette philosophie peut-elle être bonne lorsque l'inventeur du Crédit Social n'est pas catholique ?

Lorsque Pierre dit que Dieu existe, vous deman­dez-vous si Pierre est catholique pour savoir si Pierre a raison ? Non. Vous vous demandez si vrai­ment Dieu existe. Vous cherchez dans vos propres connaissances pour y comparer le jugement de Pierre, et vous trouvez que Pierre a raison, quelle que soit la religion de Pierre.

De même, pour juger le Crédit Social, nous de­manderons-nous si Douglas est catholique, ou si nous regarderons le Crédit Social lui-même, sa phi­losophie, pour la comparer à la philosophie catho­lique ? Et alors, nous pourrons dire si oui ou non la philosophie créditiste est catholique, peu impor­te la religion du Major Douglas.

On a fait de même pour juger les coopératives de consommation. Les pionniers, les coopérateurs de Rochdale n'étaient pas des catholiques, et pour­tant les coopératives sont enseignées jusque dans nos églises.

Et nous constatons que la base de la technique créditiste, la philosophie créditiste, est catholique d'esprit, puisqu'elle est faite de charité, de sens social. Les Créditistes attendent encore que le con­traire leur soit prouvé par ceux qui affirment le contraire.

La philosophie créditiste serait mauvaise si elle faisait tort à Dieu ou aux hommes. Si la philoso­phie créditiste insulte Dieu, qu'on nous le prouve, encore une fois.

Une philosophie qui insulte Dieu, c'est une phi­losophie qui va contre la nature et les commande­ments. Telle est bien la philosophie du système bancaire actuel, qui met les hommes à genoux de­vant l'argent quand Dieu a dit : Tu n'adoreras que Dieu seul. Mais le Crédit Social met l'homme au-dessus de l'argent, au contraire.

Et la philosophie créditiste ne fait pas non plus de tort aux hommes. À qui donc le dividende fera-t-il du mal ? Toujours pas à ceux qui le recevront ! Pas davantage à d'autres, puisque ce dividende ne sera pris à personne.

Et si la technique est bonne pour la distribution des produits ; et si la philosophie, base de la techni­que ne nuit ni à la charité due à Dieu, ni à la cha­rité due aux hommes, qu'importe donc que l'in­venteur ne soit pas catholique de confession ? On peut même dire qu'il est catholique d'inspiration, du moins lorsqu'il enseigne le Crédit Social, avec sa philosophie faite pour l'homme.

Gilberte CÔTÉ

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