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Pour faire avaler un serpent

le samedi, 15 décembre 1945. Dans La politique

Il y a quelques jours, le général Crerar revenait d'Europe. Réceptions partout. L'Université Laval lui conférait le titre de Docteur honoris causa. Les journaux de Québec et de Montréal étalaient, en première page, les photographies du général cau­sant avec Son Éminence le Cardinal de Québec, avec l'archevêque de Montréal, avec le recteur de l'Université de Montréal.

Que le général méritât tous ces honneurs, nous ne le discutons pas. Mais, comme d'un commun accord, les journaux ont su quelles photographies reproduire. Il n'y a pas d'acte concerté sans but.

Les mêmes journaux, dans leur même première page, donnaient une déclaration du général Cre­rar, disant qu'il fallait se tenir prêts pour la pro­chaine guerre. Même si l'Angleterre n'est pas prê­te, le Canada doit l'être, pour voler à la défense de l'empire, de la civilisation et de tout le tra la la. Et pour cela, le général trouve urgent d'établir au Canada le service militaire obligatoire en temps de paix.

Si l'Intelligence Service ou les grands maîtres de l'impérialisme britannique s'étaient chargés de monter la scène, ils n'auraient pas mieux réussi. Au fait, leur doigt n'est peut-être pas absent.

Il faut cela pour gagner à l'idée de la conscrip­tion en temps de paix les catholiques de la Provin­ce de Québec. Le voisinage des hautes autorités ecclésiastiques donne du lustre au personnage ; et quand il ouvre la bouche pour prêcher le service militaire obligatoire, les bonnes gens peuvent croi­re qu'il vient de recevoir le Saint-Esprit.

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