Il y a quelques mois, le tsar Gordon assurait que la disette de beurre au Canada n'était pas à craindre. On a quand même eu le rationnement du beurre.
Nous lisons dans une annonce de la maison Beauchamp, de Montréal : "Expédiez-nous vos œufs, et nous les enverrons en Angleterre". Si les cultivateurs répondent à cette annonce, il ne restera plus qu'à rationner les œufs pour les Canadiens.
Des gens qui touchent de près à la Commission des Prix nous assurent d'ailleurs qu'on est à préparer la papeterie bureaucratique nécessaire pour nous imposer le rationnement général de toutes les denrées alimentaires cet été. Comme en Angleterre, disent-ils. Ce qui ne peut plus nous surprendre.
Ne serons-nous pas parfaits lorsque nous ferons exactement comme l'Angleterre ? Si l'Angleterre se bat, nous nous battons. Si elle arrête, nous arrêtons. Si elle fait pénitence, nous jeûnons. Si elle se pend, nous nous pendrons !